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Full text of "Les asiles John Bost 1889"

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I 



sASILES JOHN BOST 



A LAFORCE 
(Dordogne) 



i 



COilME iTABLlSSEMKNTS D'UTlLlXrf PUBLIQUJh. ^ 
L«» T ttepiembre 1877 




ill Ml iiiiijitrtiiiirMtrlr 



'AVIS TRES IMPORTANT 

(Ne le perdez jamais de vue.) 

Adresser tout ce qui concerne rAdministration 
des Asiles k M. le pasteur Ernest RAYROUX, direc- 
teur general, et mettre sur Fenveloppe : 

€ Direction des Asiles » 
Adresse tdl^graphique: 

« AsiLi>: — LaFORCE. — DORDOGNE. » 

^Pi^ces ^ fournir ^ I'appui de touts 
demande d'admission. 

l** Extrait de naissance; 

%"" Certificat de bapteme; 

3** Certificat de deux me'decins constatant bien 
exactement Te'tat sanitaire de la personne et les 
marques de bonne vaccine ; 

4° Gonsentement des parents ou des tuteurs; 

S** Consentemeot de payer une pension annuelle 
qui varie suivant les Asiles et la position particu- 
li§re des postulants. 

Toutes ces pieces doivent etre legalisees. 



I.ES 



f^SILES JOHN BOST 



A LAFORCE 



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r^ 



LES 

ASILES JOH N BOST 

A LA^'ORCE ._ . 

(Dordogne) 
RBCONNUS PAR L'iTAT 

XOMME ETABLI6SEMENTS D'UTILITE PUBLIQUE 

Le 7 septembre 1877 

LA FAMILLE EVANG^LIQUE 
fi^THESDA — ^BEN-HEZER — SILOlfe 

fi^HEL — LE REPOS 

LA RETRAITE — LA MIS^RICORDE 

LA COMPASSION 

"" PARIS 
AUX LIBRAIRIES PROTESTANTBS 

1889 

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\ crc'; C.';. C-*^ 



JAN 10 18ui> 



./ 






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GIFTS RECEIVED AT LAFORCE 

from November 1888 to August 1889 



N^- 51 . M. S. London £ 1.17.6 

r,2 - C. Edinburgh 20. 0.0 

bS - F. Blackheath 11. 12. 6 

54 - M. London 40. 0.0 

55 - B. T. Glaj^gow 88. I 6. 

56 - H. R. Bristol 20. 0. 

57 - A. Cannes 1. 0.0 

58 - H. dV 4. 0. 

59 . R. do 10. 0. 

60 - R. d** 5. 0.0 

61 - C. d° 10. 0.0 

62 - B. R. do 100. 0.0 

63 . B. J. do 5. 0. 

64 - G. do 10. 0.0 

65 - C. d'^ 10. 0.0 

66 - M. P. do 5. 0. 

67 - F. W. do 20. 0. 

i;8 . A. do 4. 0.0 

69 - M. do 2. 0.0 

70 - M. d*» 1. 0.0 

71 - H. do 2. 0.0 

71 bis - M. Menton 5. 0.0 

78 - H. do 5. 0. 

74 - B, Cannes 1. 4.0 

£ BSo. 10. 



dbTG'o^l 



■^m 



Brought forward ^ 335. 40. 

75 - K. A. London 20. 0. 

76 - M. H. d^ 5, „0,.0.. 

77 - S. G, d« 10. 0. ; 

78 - D. N. d« .5. 0.0 

79 - W. H. d° ....: * 5. 0.0 

80 - D. E. d« 5. 0.0 

81 - D. J. d« .. 40. 0.^0' 

82 - O. Ev. d« - 40* : O.'d 

83 - C. J. do 40. -O.'^j^ 

84 - G. A. do 5. 0.0 

85 - D. G. Farnham 5/ 0.^ 

86 - C. Liverpool '5. 

87 - C. J. Glasgow 10. 0.0* 

88 - Y. J. d" 5. 0.(1 

89 - H. P. do 5.: 0.0 

90 - A. A. do :.. 5. -O.fl 

91 - A. M. do 5. O.a 

92 - B. do , 5. 0.0 

93^ M. R. d« 5' O.'o 

94 ^ R. Ch. d" 5; 0.0 

95 - H. d« 5. fl.0 

96 - H. London 42v 0. 

97 - P. d« 12. 0. (^ 

98 - M. Glasgow 5. 0. 

99 - M. Edinburg 10. 10. 

400 - M. C. do 5* 0;0 

401 - p. D. Alloa 20* 0.0 

402 - P. F. d« 5. 0.0 

103 ^ P. F. Glasgow 12. 0. 

404 - M. W. Tunbridge 50. 0. 

105 - F. Blackheath 6> 12.0 

, £ 618. 12. 



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A 



Brmght fartoard £ 
106 - J.S. 


6j€ 12. 
10 0.0 


107 - 6. B. London 


5. 0. 






£ 


638. 12. 







filPTS RECEIYBD AT NN. BARCLAY R4^S0V Ct C 
from October 1888 to June 1889 

C. R Cambridge. ..:...£ 20.' 0.0 

D. Tunbridge , 17. 12.6 

S.H. Guilfort . 5. 0. 

T. S. Blackhealh 20. 0. 

H.P. 10, 0.0 

F. Clitherac ........ 1.. 0.0 

K. Rochdale 40. 0. 

W. E. Liverpool 10. 0. 

S.S. 10. 0.0 

G. W. Briglon ........ 3. 0. 

R. H. 5. 0. 

H.E. luondon ........ 20. 0. 

M. 1. 1. 

£ 162. 13. 6 




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^-W T«^..gaa^<^ MEDlTERRANit 



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tfnie, i/rtf cJitvrurur tit' fet^ ct.'Orleantf )■. la .rl^iut/t ' 
tl ari\^ «tV PvitfOiirt eiix - Ltifhrc^ _ £n oenant de- 
fitrif 0n cJui/nfii tie irain a lihourn^ . 



'•'-^ / iij ntsfprt 'n4xpitlmf 



t MftAf tf 



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^"*' TE tK" t 



LES ASILES DE LAFORCE 

La Famille • . . Asile pour des jeunes filles : i** orphe- 
lines ; 2° placees dans un mauvais 
entourage ; 3° do protestants dissd- 
mines. 

B^thesda • • . . Asile pour des jeunes filles ; i° infirmes 
ou incurables ; 2° aveugles ou mena- 
ceesde cecite; 3° idiotes, imbeciles ou 
faibles d'esprit. 

Eben-H^zer . • Asile pour des jeunes filles epilepliques. 

Silo^ Asile pour des garcons : \° infirmes ou 

incurables ; 2" aveuglcs ou menaces 
de cecite ; 3° idiots ou imbeciles. 

Bethel Asile pour des gardens epileptiques. 

Le Repos . • . . Asile pour des institulricos incurables, 
des maitresses d\icole inlirraes, des 
dames veuves, celibataires ou sans 
ressources. 

La Retraite. . . Asile pour des servantes, des femmes 
veuves ou celibataires, infirmes el 
sans ressources, que leur education 
ne permet pas d'admettre au Repos. 

La Mis6ricorde Asile ouvert a des filles ; 1*» idiotes 
g^tenses, ayant perdu toute leur 
intelligence ; 2** epileptiques qui sont 
idiotes ou infirmes. 

La Compassios Asile. ouvert a des garyons: i** idiots- 
gdteux, ayant perdu toute leur intel- 
ligence ; 2® epileptiques - idiots ei 
infirmes. 



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Conseil d' Administration 



President MM. L. Domenget, ancien magistrat k 

Bergerac. 



Vice-President . . . 

Secretaire 

JSecret. honoraire. 



Assesseurs 



Henri GouvE, de Bordeaux. 

J. Laforgue, pasteur aux Briands. 

H. Lauga, pasteur k Reims. 

AuGUSTiN BosT, pasteur k Geneve. 
GusTAVE Boy, propr. a Bergerac. 
Louis Sautter, de Paris. 
E. MoNBRUN, pasteur h Angoul6me. 
E. Oberkampfp, receveur des finances 

k Alais (Gard). 
Labrousse, pasteur k Bergerac. 
Du Peyrou, propr. a Bergerac. 
GH.de LuzE. . . I ^^ Bordeaux. 

D' EUG. MONOD . S 

G. Soulier, pasteur, president du 

Gonsistoire de Bordeaux. 
J. Siegfried, du H4vre. 
Pedezert, professeur a Montauban. 
J. MoNOD, d« d« 

J. DB Seynes, de Montpellier. 
Westphal-Gastelnau, de Montpellier* 
E. Bruneton, de Nimes. 

J. Guex . ^ 

E. DE Pressense, pasteur > de Paris* 

P. MiRABAUD ) 



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Compte-rendu de la fite. 



Notre f^te a eu lieu bien tard, cette ann6e, le 
27 Juin ! Diverses circonstances nous avaient 
con train ts d fixer cette date; encore n'a-t-elle 
pas 6t6 assez tardive, puisque nous avons 
manqu6 le beau temps de deux jours ! II est 
presque sans exemple qu'il pleuve le jour de 
la fSte des Asiles ; nous avons cette fois souf- 
fert de Texception. Et que de gens avec nous! 
La matinee leur avait tendu un guet-apens, et 
nos amis 6loign6s sont venus, comptant sur 
une assez belle journ6e; quand tout le monde 
a 6t6 arrive, et pendant la pr6dication, le ciel 
s'est montrfi sombre et menagant. Heureuse- 
ment qu'i Laforce on a des abris autres que 



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8 LES ASILES JOHN BOST 

desarbres; sans cela nous aurions assist6, 
et pris part, a une v6ritable d^route ! Et quel 
dommage pour le coeur et Tesprit si la journ6e 
avait montre un moins fallacieux d^but ! 
Beaucoup de nos amis seraient rest6s chez 
eux et n'auraient pas b6n6fici6 des choses 
excellentes qu'on 6tait venu leur dire; a pre- 
sent ils ont oubli6 les averses et gard6 le sou- 
venir d*une predication tres impressive . . . et 
d*un tres grand nombre de rapports ! 

Le pasteur choisi par le Conseil d'adminis- 
tration pour pr6sider le service du matin 6tait 
notre ami M. Soulier, de Bordeaux. 

II a parl6 sur ce texte, emprunt6 4 T^pitre 
aux Galates: Ce que Thomme aura sem6, c'est 
aussi ce qu'il moissonnera. Le sujet n'est pas 
neuf; que de pasteurs Tont traits ! et il 6tait 
facile de tomber dans des redites et dans des 
lieux communs. M. Soulier est reste tout le 
temps tres personnel, tres vivant, tres puis- 
sant; il a des le d6but saisi nos consciences et 
ne les a plus lachSes; il nous a dm us, accuses, 



vGooQk 



LES ASILES JOHN BOST 9 

troubles; chacun s'est senti, a un moment, un 
semeur, parfois involontaire, mais un semeur 
du mal ; chacun a compris qu'il fallait faire 
mieux, faire bien pour semer du bien et qu'au 
lieu de s'assoupir dans la tranquille et 6goiste 
possession des promesses de Dieu il fallait 
s'en faire le messager, le t6moin, le soldat. On 
parle beaucoup de suggestioa a notre 6poque; 
M. Soulier en a fait, et de la bonne, de la 
suggestion chr6tienne. M. Jean Monod Ten a 
remerci6 en quelques mots graves et d'un 
accent humble et p6n6tr6; nous 6tions comme 
lui humili6s et reconnaissants. 

Apres rintermede restaurateur que les en- 
fants de la Famille servent a nos invites et 
pendant lequel le temps a fait rage, la stance 
de I'apres-midi a commence. Beaucoup de 
monde, comme le matin, malgr6 des provi- 
sions pessimistes; et ceux qui aiment les 
longues stances ont pu s'en donner a ca3ur 
joie: il n'y a pas eu moins de sept rapports 
et allocutions. M. Meynad . , President du 



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lO LES ASILES JOHN BOST 

Consistoire de S*-Jean-du-Gard, avait bien 
voulu occuper le fauteuil; il nous a paii6 de 
deux bienfaiteurs de nos asiles, ses parois- 
siens, M"° Fabre et M. Teule; on a 6cout6 
avec sympathie son discours et on n'oubliera 
plus son type de vieux C6venol, ^nergique et 
doux. 

M. Domenget, President du Conseil d'adini- 
nistration, lit ensuite son discours annuel que 
tout le monde ecoute, mais que tous, helas ! 
n'entendent pas et apres lui, M. Rayroux pr^- 
sente son rapport sur la marche des Asiles 
pendant Texercice 6coule. Comment fait-il 
pour 6tre toujours interessant et nouveau en 
racontant des choses toujours les mfimes? 
c'est ce que je n'ai pu m'expliquer encore; 
quel que soit son proc6d6 (s'il en a un!), 
le r^sultat est excellent car on le suit sans 
fatigue et on admire les ressources de son 
ing6nieux esprit. 

Le Conseil d*Administration avait d6cid6 
que le rapport de la Commission des b4timenis 



J 



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tES ASILES JOHN BOST 1,1 

serait lu, au moins en partie, dans Tassembl^e 
g^n^rale des asiles; il s'agissait de la grosse 
question de la reconstruction de B6lhesda; le 
rapporteur s'est execute en s'excusant de ce 
surcroit de lecture qu'il infligeait malgr^ lui 
a Tauditoire. L'essentiel est qu'il ait gagnt^ la 
cause qu'on Tavait charge de plaider. 
- Le Docteur Holland a ses autres merites 
avait joint celui d'une rare bri6vet6 ; on Ta 
trouv6 vif et court. 

Vient ensuite M. Westphal-Castelnau qui, 
d'une parole chaude et vibrante, secoue et 
renouvelle Tattention; il parle comme un pas- 
teur qui serait liaique ou comme un lal'que qui 
serait pasteur, et met en lumiere la source de 
la joie et de la vie chr^tiennes : Tamour de 
Dieu et Tamour pour Dieu. 

Enfin M. Jean Monod ajoute quelques mots; 
il voudrait tirer les conclusions de la f6te, et 
demande que Ton s'inscrive aussitot pour des 
grains de sable. Excellente id6e que rheure 
avanc6e et la pluie qui recommence emp6- 



yGoogk 



12 LES ASILES JOHN BOST 

chent de porter ses fruits. Tout le monde se 
pr6cipite vers les voitures, car le train n'atten- 
drait pas^ et les gouttes d'eau se d^clarent les 
ennemies des grains de sable; il faudra bien 
qu'ils se r^concilient pour le mortier de la 
future construction ! 

De cette journ6e, qui aurait pu ^tre plus 
joyeuse, nous gardons tous un bon et sancti- 
fiant souvenir; les ombres, les nuages s'ef- 
facent vite de la m^moire, il n*y reste plus 
que rscho de la voix de Dieu et du chant 
harmonieux de nos enfants. 

J. L. 



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LES ASILES JOHN BOST 13 

Discours de M. MEINADIEE. 

President de la F^te 



Messieurs et Honores freres, 

Si je suis appele aujourd'hui i occuper, 

-com me President de cette reunion anniver- 

saire la place ordinairement r6serv6e aux plus 

^minents de nos collegues, ce n*est pas que 

je m'attribue quelque titre personnel k une 

telle distinction. Que d'autres auraient 6t6 

mieux qualifite que moi pour porter la parole 

dans uno circonstance aussi solennelle ! Non 

pas, au moins qu'une ardente sympathie pour 

votre ceuvre me fasse d^faut. Je vous aime, 

pauvres inflrmes, malheureux desh6rit6s de 

la vie, r^unis ici en si grand nombre comme 

pour nous rappeler la triste condition de 

rhumanit6 p6cheresse et mettre au jour la 

puissance de la charit6 chr6tienne. Je vous 



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14 LES ASILES JOHN BOST 

aime vous, Administrateurs devours de cette 
pieuse fondation, infatigables a en poursuivre 
le d6veloppement, vous aussi humbles Colla- 
borateurs, appel^s a divers titres a alleger le 
poids des souffrances constamment plac6es 
sous vos yeux; vous surtout, cher CoUegue, 
^her frere Directeur auquel m'unit une amitie 
d6ja bien ancienne et que je suis heureux de 
retrouver pleiii d'entrain et de joie dans I'exer- 
cice de votre tftche si p6nible. 

Mais qui ne partagerait d cet 6gard mes 
sentiments et qu'y a-t-il Id qui puisse justifier 
le choix honorable dont j'ai 6t6 I'objet? Pourr 
qtioi done encore une fois cette vocation qui 
m'a ^16 adress6e? En m' appelant au milieU 
de vous, MM. les Membres du Comit6, pour 
r^mplir dans ma faiblesse la tdche qu'ont 
autrefois accomplie avec tant de distinction 
Ips Coulin, les Dhombres, les Recolin," / le? 
Westphal-Castelnau, vous avez voulu moinsT; 
j'en ai la conviction, me fair6 un honneui* 
pbi^OTiTiel, qu'honorer dans ma personne 11% 

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LES ASILES JOHN BOST 15 

gVise dont je suis le repr6seniant et qui a eu 
le privil6ge de susciter en votre faveur dans 
ces derniers temps quelques-uns de vos plus 
^6n6reux bienfaiteurs. 

Je suis ici en effet comme pasteur de TEgli- 
se de S*-Jean-du-Gard ii laquelle apparte- 
naient deux amis d6vou6s des Asiies, dont 
les noms vous sont peut-^tre connus pour la 
munificence de leurs Iib6ralit6s ^ votre egard. 
Laissez - moi , puisque Toccasion m'en est 
oflferte, payer un juste tribut de regret a leur 
m^moire et proposer leur exemple ^ Timita- 
tion de ceux qui pourraient etre sollicit6s de 
faire un pareil usage de leurs biens. 

Cast de longue date que M"° Emma Fabre, 
la premiere des deux personnes dont j'ai a 
vous parler, avait vou6 Tattachement le plus 
vif aux pieuses fondations du regrett^ John 
Bost; et c'est dans des convictions chr^tien- 
iies du caract^re le plus s6rieux qu*elle avait 
puis6 sa charity pour les victimes de la souf- 
france humaine. Aussi loin que remontent 



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16 LES ASILES JOHN BOST 

mes souvenirs je la vois remplissant Thumble 
office d'une soeur de charit6, s'occupant non 
moins des oeuvres d'un int6r6t g6n6ral que de 
celles de la bienfaisance locale, bravant le& 
sarcasmes pour aller de maison en maison 
queter quelque obole en faveur de ses prot6- 
g6s, travaillant sans reldche elle-meme et 
faisant travailler ses amies pour la confection 
de vStements, de layettes par exemple, utiles 
aux pauvres. 

Quelque ardente que fut d^jk sa charit6,. 
elle regut cependant une nouvelle impulsion 
d'un 6v6nement douloureux qui exer^a beau- 
coup d'influence sur la direction de sa vie. 
Jusque 14 toutes ses affections de coeur s'6- 
taient concentr6es sur une soeur et surtout 
sur une jeune niece qui toutes les deux par- 
tageaient ses sentiments et sa foi. Elle eut la 
douleur de les perdre 4 peu de distance Tune 
de Tautre, et des lors, rest^e seule avec son 
vieux pere, atteinte elle-m6me d'une cruelle 
maladie qui paralysait souvent son activity et 



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LES ASILES JOHN BOST 17 

lui rendait difficiles les rapports de soci6t6, 
elle ne v6cut plus, on peut le dire, que pour 
Texercice de la bienfaisance chr6tienne. Visi- 
ter les malades, prendre sur ses ressources 
plus que modestes de quoi leur apporlor quel- 
que soulagement, s'ing6nier i Irouver dans 
divers exp6dients, dans I'organisation de fr^- 
quentes loteries par exemple, un moyen de 
donner davantage, pratiquer en un mot la 
charity sous toutes ses formes, et ce qui vaut 
mieux encore, gagner toujours par son exem- 
ple de nouveaux adherents d cette oeuvre, tel 
fill d6sormais Tunique emploi de son temps 
et de ses forces. 

C'^tait surtout le soulagement des miseres 
humaines, miseres physiques et morales, sur- 
tout celles dont on s'occupe le moins, qui 
excitait son zele. Aussi a c6t6 de la Society 
des Missions et de vos Asiles de Laforce, objet 
principal de sa sympalhie, je vois figurer au 
premier rang de ses preoccupations trois 
autres ceuvres bien modestes, celle du Sou 



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* 18 ! LES AdiLES JOFm BOST 



Protestant, celle des Esclaves fugitifs, et celle 
de TAssistance aux malheureux Vaudois des 
vall6es des Hautes-Alpes. Oublieriai-je enfin la 
fondation de sa Bibliotheque populaire dont 
elle faisait d elle seule tous les frais, dont elle 
consacrait les produits d Tfevang^lisation des 
parens, et dont vous avez bien voulu sur sa 
demande, recevez-eo, Messieurs, mes bien 
sincdres remerciments, r^server la jouissance 
4 notre 6glisp de S*-Jean-du-Gard. 

Un mot enfin sur les dernieres dispositions 
testamentaires de notre amie d^funte dont 
on pent bien dire qu'elle est morte au Sei- 
gneur et que ses oeuvres la suivent. Si elle 
n'avait pas 6t6 pr6c6d6e dans la tombe par son 
p6re, qui mourut seulement quelques mois 
avant elle, elle n'aurait pas pu accomplir k 
votre 6gard la grande Iib6ralit6 qui a 6t6 
I'objet de sa derniere volont6. Mais rest6e 
seule maitresse d'une fortune relativement 
considerable dont elle n*a pas joui un seul 
jour pour elle - mSme, elle n'a pas trouv6 k 



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LFS ASILE$ JOHN BOST 19 

en faire un usage plus convenable que celui 
de Tafifecter au but qui avait inspire sa vie 
entiere. Faute de pouvoir 6tendre ses Iib6ra- 
lit^s comme elle Taurait voulu d un plus 
grand nombre d'oeuvres, elle vous a choisis, 
vous, reprSs.entants des Asiles John Bost, 
pour devenir ses l6gataires universels. B6nis- 
sons le Seigneur de ce qu'apres de longues 
ei penibles d-marches dont j'ai du, comme 
ex6culeur testamentaire, poursuivre le cours, 
nous avons pu enfin entrer en possession de 
la Iib6ralit6 qui nous 6tait faite, et donnons 
*une derniSre expression de regret et de sym- 
pathie d la m6moire de Tamie chrelienne qui 
a voulu joindre son nom a celui de lant d*au- 
tres bienfaiteurs des Asiles. 

Excusez-moi, Messieurs, pour ces longs 
details. Je vous reliendrai beaucoup moins 
sur le souvenir du second de nos donateurs 
dont je voulais vous parler (quoiqu'il occupe 
aussi une large place dans notre affection 
reconnaissante), M. Louis Teule, qui i c6tA 



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20 LfiS ASILES • JbHN BOST 

d'autres legs en faveur des Orphelinats de_^ 
Castres et Saverdun, des Sourds-muets de » 
S^-Hippolyte, des vieillards d'Anduze, et de la / 
Maison de sant6 d'Alais, a r6serv^ i votr© 
ceiivre la plus grande partie de ses dons, ur> ^ 
pen plus de 20000 francs. Ce n'est pas, on. 
pent le dire, la foi chr^tienne proprement dite; 
qui a inspire ses Uberalit6s; vieillard dans le 
celibat, elev6 dans les habitudes d'une stricte 
6conomie, pr6occup6 surtout des questions, 
sociales et ecoiiomiques, restant plus ou 
moins en dehors des int^rets religieux, mais 
probe, honnete, loyal, et surtout charitable 
envers les pauvres, M. Teule jouissait de la 
consideration de tons. N'ayant pas de pro-. 
ches parents lui-meme, il s'6tait cr6e una 
lamille dans le paisible int6rieur d^amis chez 
Iesquels.il entendait souvent parler des oeu-, 
vres de la charity chr6tienne et 6tait memei 
soUicite particuli^.rement par la jeune filla 
tfe la mais6ri-de prater son ,eoncour>^ a.sesi; 
feollectes pour Laforee; DeJa^-sans douteiet 



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LES ASILES JOHN BOST 21 

surtout de I'inspiration de Dieu qui incline 
les coeurs des hommes comme il veut, de 1^ 
6tait n6e cette sympathie latente pour votre 
oeuvre qui avait emu son coeur a la pens6e 
de toutes les d^tresses, de toutes les miseres 
qui trouvent ici leur soulagement. 

Et comment pourrait-on penser a Tadmi- 
rable spectacle ofifert par toutes les fondations 
charitables r^unies en ce lieu, ou les beaut6s 
de la nature sont comme 6clips6es par les 
merveilles de la grdce, sans ouvrir son coeur 
a une profonde reconnaissance pour leur 
g6n6reux bienfaiteur et surtout d une vivante 
adoration pour le supreme Ami des afflig^s? 
Comme vous avez 6t6 bien inspir6s, Messieurs, 
en donnant 4 vos divers asiles les noms bibli- 
ques de B^thesda, de Silo6, d'Eben-H6zer si 
doux a entendre pour une dme chr6tienne! 
C'est bien ici la fidele image de la mystCrieuse 
piscine ou se donnaient rendez-vous les para- 
lyliques, les aveugles, les estropi^s de toute 
condition et ou, d Texemple du Maitre, ses 



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^^ 



22 LES ASILES JOHN BOST 



disciples font encore entendre la grande paro- 
le : Veux-tu etre gu6ri? C'est bien ici la source 
d'ou d6coulent comme autrefpis de Silo6 les 
eaux salutaires et seules efflcaces pour le sou- 
lagement des miseres du corps et de Tdme. 
C'est bien ici le nouvel Eben-H6zer dress6 
comme un monument de la fid6lit6 des pro- 
messes divines en favour de milliers d'infor- 
tun^s qui y ont appris et y apprendront A 
r6p6ter: Jusques ici TEternel nous a secourus. 
Cest bien ici un des plus beaux triomphes 
remportte par la charit6 chr^tienne sur la 
triste condition d*un monde de misere et de 
p6ch6. 

La charity chr6tienne, la seule vraie, celle 
qui se puise et s'alimente dans une foi vivante 
en Christ, c'est bien 4 toi, divin Sauveur, venu 
au monde pour le relevement de notre pauvre 
humanity perdue, qu'il faut attribuer les vic- 
toires remport6es sur le regno de la souflfrance 
^t rinspiration des d6vouements les plus subli- 
mes. La charity chr6tienne, c'est bien elle qui 



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LES ASILBS JOHN HOST 23 

couvre d'hospices, de refuges, d'asilea, loutes 
les parties du monde civilise, elle qui suscite 
tani de d^vouements obscurs dont le monde 
ignore peut-^tre I'existence mais dont la me- 
iDoire est inscrite dans les pages du livre de 
vie, elle qui poussa d'humbles missionnaires 
doublement prodigues de leur vie, & aller s'en- 
ferraer dans des 16proseries avec les infortu- 
n6s qui los habitent, comme le font tant de 
nos freres en Syrie ; comme Ta fait un jeune 
prelre catholique, Dumi^e, mort r6cemment 
au champ d'honneur du plus h^roique d6voue- 
ment; elle enfin qui en Angleterre et en Am6- 
rique fait consacrer des sommes fabuleuses 
a I'erection d'hOpitaux, de maisons d'^cole, 
d'orphelinats, de fondations pieuses de toute 
nature, auxquelles ont attache leur nom de 
vrais chr^tiens, comme les Peabody, les 
Moore, le quaker Edouard Pease, le congr6- 
gatioiialiste Titus Sah, le pieux John Crossleg 
(j'empi'unte ees details i un recent article de 
la Heviio des Deux Mondes^ sur les grandes 



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24 LES ASILES JOHN BOST 

fortunes en Angleterre), tous jaloux semble-t-il 
de sanctifier Tusage des richesses et de justi- 
fier, comme le dit Tun d'entr'eux, la parole 
biblique d'apres laquelle : Le riche et le pauvre 
s'entre-rencontrent et c'est TEternel qui les a 
faits Tun et Tautre. 

Vous n'avez pas, Messieurs, nous n'avons 
pas en France 4 Staler de ces creations somp- 
tueuses et grandioses qui ^tonnent par leur 
magnificence. Mais grdces en soient rendues 
4 Dieu, notre Protestantisme Evang6lique, 
malgr6 la modicit6 des ressources dont il di^?- 
pose, m6rite aussi d'occuper une place dans 
les annales du livre d*or de la charit6. L'esprit 
de Christ est toujours k TcBuvre pour montrer 
la realisation de sa parole prophetique : « Ceux 
qui croient en moi accompliront les oeuvres 
que je fais et ils en feront meme de plus gran- 
des. » M6me dans nos pauvres 6glises des 
Cayennes dont je suis aujourd'hui le repr6- 
sentant nous comptons bien des institutions 
charitables; & Saint-Hippolyte Toeuvre des 



yCoogk^dlMm 



LES ASILES JOHN BOST 25 

Sourds-Muets, 4 Vallon un Orphelinat pros- 
pere de jeunes garcons ; 4 Aiais une Maisuri 
de sant6 protestante qui relid les plus grands 
services; 4 Anduze un asile de vieillards et 
un orphelinat de jeunes filles. 

Mais que sont ces oeuvres si utiles, quoique 
bien modestes, d c6t6 de celle oii vous recueil- 
lez pres de 500 victimes des plus cruelles 
d*entre toutes les infirmit6s humaines celles 
dont on ne s'occupe nulle part ailleurs. Ah! 
que de preventions injustes entretenues dans 
les esprits au sujet de TEvangile, seule puis- 
sance en salut, tomberaient pronnptement, si 
les d^tracteurs du christianisme pouvaient 
voir tant d'humbles d^vouements inspires par 
la foi au supreme bienfaiteur de Thumanit^ 
souffrante. Pour moi, Messieurs, je b6nis Dieu 
de m'avoir appel6 4 faire la connaissance di- 
recte des magnifiques 6tablissements que vous 
avez fond6s et que vous entretenez ici au plus 
grand honneur de notre protestantisme 6van- 
g6lique. Je puiserai dans le souvenir de ma 



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2d LES ASILES JOHN BOST 

visite aupres de vous, si Dieu le permet, Tins- 
piration d'un zele plus grand pour recom- 
mander dans mon entourage et soutenir de 
mes faibles prieres Toeuvre 6xcellente que 
vous dirigez. Je vous remercie en terminant 
de rhonneur que vous m'avez fait en m'appe- 
lant a la pr6sidence de cette reunion anniver- 
saire des Asiles, et je prie Dieu qu'il r^pande 
ses plus pr6cieuses benedictions sur la grande 
famille des afflig^s, ici r^unis sous le bienveil- 
lant patronage des amis, qui, d titres divers, 
leur prodiguent les t6moignages d'une infati- 
gable soUicitude. 



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J 



LES ASILES JOHN BOST 27 

Discours de M. L. DOMENGET 

President du Conseil d'Admiuistration. 



Chers amis, chers bienfaiteurs, 
chers pensionnaires, 

Suivant une legende russe, quelques jours 
avant la naissance du Sauveur, Dieu donnait 
une fete dans son palals d'azur, Toutes les 
vertus y furent invitees, les vertus seules, 
rien que des dames. — II y vint beaucoup de 
vertus, des grandes et des petites ; et toutes 
semblaient s'entendre fort bieii ct meme etre 
li6es d'ancienne amiti6. Dieu remarqua tou- 
tefois deux belles dames qui pnraissaient ne 
passe connaitre. II prit Tune par la main et 
la mena vers Tautre. « La bienfaisance, dit- 
il en d6signant la premiere ^), « La reconnais- 
sance, ajouta-t-il en montrant Tautre ». — Les 
deux vertus furent bien 6tonn(3es. Depuis le 



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28 LES ASILES JOHN HOST 



1 



commencement du monde, elles se rencon- 
traient, pour la premiere fois. 

Compl6tons la l6gende par Thistoire et 
disons qu'a partir de ce jour ces deux vertus 
ont change la face du monde et si la charity 
chr6tienne a enfant6 les grandes oeuvres reli- 
gieuses, la reconnaissance de ces dernieres 
a considerablement f6cond6 les efforts de la 
charite en contribuant a les multiplier. 

Notre toujours bien regrett6 John Bost vint 
d Laforce il y aura bientot un demi siecle. 
Ame pieuse et fortement tremp^e, il s'6tait 
6mu des souffrances des pauvres et avait 
congu la premiere id6e de ces Asiles qui ont 
pris avec le temps le d6veloppement dont vous 
etes t^moins. Ayant expos6 son projet i 
quelques esprits d'6lite qui Tencouragerent 
et le recommandSrent a des amis Chretiens, 
il commen^a aussitot cette vie de d^vouement 
et de sacrifice dont il ne s'est jamais depart! ; 
d'abord parce qu'elle repondait au premier 
besoin de sa nature, faire le bien, et aussi 

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LES ASILES JOHN BOST 29' 

parce qu'ii avail puis6 dans la profondeur 
meme de sa conviction Tart merveilleux avec 
lequel il sut faire partager 4 d'autres les sen- 
timents qui remplissaient son coeur. — Que 
de fois, je Tai entendu remercier Dieu de& 
secours 4 Taide desquels ses 61ablissements 
se multiplaient et grandissaient ! Combien il 
6tait reconnaissant aussi envers les dmes^ 
compatissantes qui faisaient bon accueil 4 ses 
projets d'agrandissement 4 TefTet de soulager 
des infortunes qu'il n'avait pu encore abriter. 
Je n'en citerai qu'un souvenir. En 1875, il 
voulait construire TAsile de la Mis6ricorde 
afin de ne laisser a Bethesda que les malades 
les moins atteintes et il avait d6j4 fait de& 
appels qui n'avaient pas eu tout le succes 
qu'il en attendait. On lui donnait souventle 
conseil de n'entreprendre la construction pro- 
jet^eque lorsqu'il aurait lesfonds n^cessaires, 
II comprenait la sagesse de ce conseil, quoi- 
qu'il le trouvSit timide et que, peut-6tre, h6las ! 
il le consid6rdt comme Tindice d'une insuflfi- 



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30 LES ASILES JOHN BOST 

sante foi ! — Enfin, il arrive un matin dans 
mon cabinet, et apres les compliments d'usage 
11 me dit, en frappant de la main sur la poche 
de son habit : « Eh bien, j'ai les fonds sur 
moi, nouspouvons commencer demain ^cons- 
truire la Misericorde. » En meme temps il 
ouvrit son portefeuille dont il sortit des valeurs 
au porteur s'6levant 4 cent mille francs qui 
venaient de lui 6tre remises par deux soeurs 
bienfaisantes, inspir^es Tune et Taulre par la 
premiere de ces grandes vertus dont parle la 
I6gende que je vous rappelais tout a Theure. 
John Bost 6tait rayonnant de joie, plus heu- 
reux i coup stir des 100000 francs re§us pour 
ses malheureux prot6ges que s'il les avait 
recueillis pourlui-meme. C'estainsi que notre 
v6n6r6 maitre savait appr^cier les dons qui le 
mettaient en mesure de compl6ter son oeuvre. 
Depuis ce jour de nombreux bienfaiteurs 
nous sont venus en aide. — Permettez-moi de 
vous rappeler quelques noms : M^^® Emma 
Fabre, de S*-Jean-du-Gard, nous a fails ses 



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LES ASILES JOHN BOST 31 

legataires universels et sa succession se 
liquide. Uii autre ami du Gard nous a trait^s 
de meme. — M. L6ris, de Castres, nous a 
l^gue plus de cent mille francs dont I'usufruit 
a 616 par lui reserve a sa veuve et le Conseil 
d'Etat a autoris6 notre acceptation de ce legs. 
— M"« Emilie de Coursou, de Bergerac, et 
M. de Bethmann ont egalcment droit a notre 
gratitude. 

Tout r6ceniment encore, une grande chre- 
tienne, M™« Heidsieck, a laisse i nos chers 
Asiles un legs de cent mille francs, et je ne 
saurais r6sister au plaisir de vous dire que 
la bonne gr&ce mise par les repr6sentants de 
cette bienfaitrice a nous annoncer la bonne 
nouvelle a double en quelque sorte ces senti- 
ments de reconnaissance en vers elle et sa 
famille. « Je suis heureux de vous annoncer, 
portait Tavis que nous envoyait M. le pasteur 
Goulden, concernitnt ce legs, que Madanle 
Heidsieck, ma belle-mere, a laisse i vos Asiles 
une somme de cent mille francs et que toute 



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32 LES ASILES JOHN BOST 

sa fainille appiaudit i cette disposition qui ne 
nous emp6chera pas de vous continuer notre 
•don annuel, » puis, et comme couronnement, 
M. Goulden ajoutait (dans un blanc qui restait 
sur sa carte au dessous de son nom) : t le tout 
sans frais. » — Merci, noble bienfai trice, pour 
nos pauvres; merci, g6n6reux pasteur, pour 
voire joie chr6tienne d'un bienfait qui nous a 
profondement touches. 

Un mot maintenant sur notre situtation 
financiere et sur nos projets en ce qui con- 
^erne B6thesda. 

Notre budget est en 6quilibre comme par le 
pass6. Les recettes ont m6me atteint un chiffre 
plus 6lev6 que celui des ann^es prec6dentes. 
►Cette amelioration progressive 6tablit, d*une 
part, que Tceuvre de nos Asiles se propage 
de plus en plus dans le monde protestant 
{rAngleterre, grdce aux bons soins de M. John 
Bost, contribue cetle ann6e pour plus de dix 
mille francs i nos ressources), — et d'autre 

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LES ASILES JOHN BOS? 3^ 

part, que notre gestion prudente obtient 
toujours rapprobation de nos amis. Une 
int^ressante et tres remarquable 6tude sur la 
fondation de nos divers 6tablissements ne peut 
que venir en aide 4 leur notori6t6. Elle est due 
i la plume de M™® de Witt, n6e Guizot, et a 
paru dans le Journal des Debats et dans la 
Revue Suisse. Esp6rons que Tauteur voudra 
bien la completer en faisant connaitre au 
grand public la vie int^rieure de chacun de 
nos Asiles; c'est principalement a ce point de 
Yue qu'ils m6riteat d'etre connus. 

Relativement i, la reconstruction de B^thes-^ 
da^ je ne dois pas vous taire qu'elle entrainera 
une grosse d^pense. La question s'imposait k 
notre sollicitude et nous avons du la mettre d, 
I'dtude. Le Conseil d'administration avait era 
d^abord pouyoir se borner d de simples r6p^- 
rations ayec agrandissement au moyen d'une 
annexe contigue. Mais apres un mur examen 
fait s6par6ment par deux architecios dont les 
rapports 6clair6s ont et6 longuemont 6tudi6s,, 



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"34 LES ASILES JOHN BOST 

11 ne nous est plus possible de nous faire 
illusion. Les besoins hygi^niques exigent un 
d^placement et par suite xine reconstruction. 
Toutefois, les batiments actuels ne presentent 
ancun risque immediat au point de vue de la 
solidit6, nous avons le temps de chercher les 

^ voies et moyens de faire face aux dfepenses 
avant de commencer les travaux. Vous sau- 
rez, du reste, que nous avons reQU des pro- 
messes pour cet objet : elles s'6levent a pr^s 
de 20000 fr., soit au septieme de leur ensem- 
ble. II sera bon, k mon avis, de faire, comme 
faisait autrefois M. Bost, c'est i dire de ne pas 
nous mettre a Toeuvre avant d'avoir recueilli 
d'autres souscriptions imporlantes ayant cette 
affectation. — Nous ne saurions oublier, en 
effet, que si les lib^ralitestestamentairesdont 

*nous avons r6cemment et6 gratiffl6s augfia&i- 
tent nos revenus, elles so lit, quant au capital, 
indisponibles pour nous, car elles doivent 
4tre plac6es en rentes sur TEtat. 

La plupart de nos amis savent que M"' Nor- 



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LES ASILES JOHN BOST 3& 

man, qui dirigoait le Repos depuis sa fonda- 
tion, a voulu rentrer dans sa famille. Cette 
separation a 6t6 pour nous une heure p6nible. 
Mais que nos amis sachent aussi que M"" P6- 
chin, qui a remplac6 M"' Norman, continue 
dignement sa direction. Toutes ses pension- 
naires Taiment et le disent. Et n^anmoins, 
notre Directeur g^n6ral se plait i reconnaitre 
que ce calme parfait a pu 6tre obtenu sans 
porter la moindre atteinte au principe d'au- 
toritfi. 

Depuis notre ffite de Tann^e dernifire, le Con- 
seil a fait une perte cruelle dans la personne 
de M. Emile Vautier, Tun de ses membres. 
Coeur ardent et d6vou6, intelligence raro et 
hautement appr^ci^e dansles conseilsde nos 
Eglises, cet Eminent collogue emporle tous 
nos regrets. — Dieu a ses desseins : comptons 
qu'il ne nous abandonnera pas/ car nous 
voulons lui rester fideles. 

Plusieurs membres du Conseil n'ont pu se 

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36 LES ASILES JOHN BOST 

rendre d notre fete : les uns i cause de cir- 
Constances particulieres imp^rieuses; certains 
pour cause de maladie. lis nous ont exprim6 
leurs regrets de cette absence. Nous en eprou- 
vons plus qu'eux, Parmi ceuxque leur sant6 a 
reienus loin de nous sont MM. de Pressensfe 
et Augustin Bost. Je fais des voeux pour leur 
prompt retablissement. C'est certainement 
pour M. A. Bost une bien vive privation que 
d'etre aujourd'hui loin de nous. « Soyez, m'6- 
crit-il, mon bienveillant interprete aupr^s de 
tons les amis que depuis tant d'ann6es j'ai la 
coutume de voir en f^vrier et juin; aupres de 
ces Messieurs et dames de Laforce. Directeur, 
Docleur, Directrices, enfants, comit6 et visi- 
teurs. » II n'omet personne; il ne vous oublie 
pas, vous surtout, pensionnaires de la Famille 
qu*il avait tant de plaisir i visiter et que, je 
Tespere, il pourra revoir en f6vrier. 

Je ne terminerai pas sans remercier M. le 
pasteur Meinadier d'avoir consenti a se d6pla- 



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LE8 ASILES JOHN BOST 37 

cer pour r6pondre i notre appel dont il s'est 
montr6 si digne. II voudra bien, je Tespere, 
apporter i nos coreligionnaires du Gard Tex- 
pression de nos meilleurs souvenirs. 

La presence a cette fete du premier magis- 
tral de notre arrondissement est pour nous 
la preuve de sa sympathie pour une oeuvre 
qui ne peut que gagner a etre mieux connue. 
Nous en sommes vivement touches. 



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n 



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RAPPORT 

SUR IJtS 

ASILES JOHN BOST 

A IiAFORCE 
Du 1" mai 1888 au 30 avril 1889. 



Chers Bienfaiteurs, 

Le vent de Topinion est contraire aux rap- 
ports. C'est un genre d6mod6. Et si tous les 
genres sont bons sauf le genre ennuyeux, en 
cons6quence le rapport est archi-condamn6. 
N'est-il pas le quart d'heure de Rabelais pour 
l^auditenr quafld, dans une assembl^e comme 
celle-ci, vient le moment de le lire? 11 faut, en 
eflfet, a nos oreilles bl^s6es, du nouveau et 
ioujours du nouveau. Eh bien! excusez notre 
imprudence, nous ne saurions acc6der d oe 



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40 LES ASILES JOHN BOST 

d6sir, k priori du moins. Ce n'est pas oeuvre 
de romancier mais d'historien que nous avons 
k faire. La r6alit6 dans laquelle nous vivons 
aura done, dans ces. pages, son reflet tel qu'il 
est et la r6alit6 est souvent monotone et 
terre & terre. Mais ce qui me rassure c'est 
que cette monotonie a pour trame la charity. 
Or serait-il vrai, de Tamour qui nous appa- 
rait ici sous son aspect le plus d6sint6ress6, i 
savoir la sympathie et la bienfaisance insepa- 
rables Tune de Tautre, qu'il soit monotone T 
Je ne le pense pas. 

C'est pourquoi nous nous mettons en rou- 
te avec Tesperance que vous nous accompa- 
gnerez encore dans cette promenade annuelte 
k travers nos asiles. 



II y a d Londres deux hommes de bien dovA 
je tiens a vous parler. En m'6loignant topo-' 



yGp^ 



LES ASILES JOHN BOST 41 

graphiquement des Asiles je ne sors pas com- 
me vous pourrez le constater, demon sujet. 

D'abord le Rev. Stephenson qui a fond6 des 
maisons ou il recueille des enfants, gargons 
ou filles, au nombre de huit cents. lis sont de 
lacat6gorie de nos pensionnaires de la Famille, 
orphelins ou abandonn^s, mais tous sains 
de corps et d'esprit. Miss Dora Stephenson 
qui vient de passer trois semaines au milieu 
de nous pour connaitre notre oeuvre, nous a 
r6v6l6 celle de son pere. 

Ensuite le docteur Barnardo. Sa vocation le 
poussait a 6tre m6decin-missionnaire. Mais 
comme autrefois John'Bost a Paris, il fut tene- 
ment 6mu dans la grande ville de Londres k 
la vue d'entants laiss6s d eux-memes, sans 
feu ni lieu, s'abritant la nuit sous les ponts, 
qu'il s'int6ressa a eux. Une fois sur celte voie 
il renongad aller au loin comme missionnaire 
etil se consacra tout entier aces d6sh6nl(5s. 

Cette ann6e, a Toccasion des fetes do Paques, 
il a reuni son personnel et une grande i)artio 



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43 LES XSILES JOHN BOST 

de sa grande famille de recueillis, car le total 
de cette famille d6passe le chiffre de trois 
mille enfants qui tous ne sont pas a Londres. 
II leur a adress6 une allocution dont voici le 
r6sum6, 6maille ici et la de quelques reflexions 

. personnelles. 

« Nos refuges abritent, je pense, la plus gran- 
de famille qui soit sur la terre. Tous nos 

; enfants y sont log6s, nourris, 6lev6s et prepa- 
res i remplir plils tard un role utile dans Ja 
society. Nos efforts ne cessent ni jour ni nuit; 
sans cesse rious travaiUons pour ces petits. » 

C'est d la leftre ce qui se passe dans les 
Asiles John Bost. 

c< J'ai a vous parler de cinq choses. Nos 
asiles ont la vue pergante, Toreille fine, des 
bras robustes et toujours ouverts, une bourse 
merveilleuse, enfin une discipline remar^j 
quable. 

« Je m'explique. Nos asiles ont une Vue pei 

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r 



LES ASILES JOHN BOST 43 



cante. Si vous avez 6t6 4 Paris vous aurez 

sans doute rencontre une sorte de gens tou- 

jours a Touvrage bien avant le lever du jour. 

Cesontles chiffonniers. Charg6s d'une hotte, 

armes d'un crochet et d*une lanterne, ils 

savent en un tour de main retirer des debris 

qu on jette k la rue tout ce qui peut encore 

servir. L'oeil du passant ne distingue qu'une 

masse noratre d'objets d6goiitants ou inutiles, 

mais leurs yeux exerc6s trouvent imm6dia- 

tement ce qui a encore quelque valeur. Eh 

bien! beaucoup de gens ne voient dans les 

enfants abandonn^s que des etres de rebut, 

mais nous avons d^couvert que parmi eux, 

si on les ramasse, si on les aime, si on les 

6leve avec Tamour que J6sus allume dans les 

coeurs, il y a des joyaux de grand prix. » 

Cost a la lettre ce qui s'est rencontr6, plus 
d'une fois, dans les asiles John Bost. 

cNos asiles ont aussi Toreille fine. De si loin 



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44 LES ASILES JOHN BOST 

que vienne un cri de d6tresse, ils I'entendent 
et ils y r6pondent par un cri d'appel. L'autre 
jour ils entendirent celui d'une petite infirme 
pleurant i fidimbourg. Si vous aviez vu les 
deviations de son pauvre dos et ses membres 
si d6form6s qu'elle ne pouvait les poser & terre 
sans douleur vous auriez fr6mi. Aucune mai- 
son poiir les infirmes ne voulait on ne pouvait 
la recevoir; il semblait qu'il n'y eut de place 
pour elle nulle part. Mais quand nous enten- 
dimes ses sanglots, nous la fimes veniretelle 
est aujourd'hui parmi nous. » 

A la lettre encore c'est ce qui s*est pass6 
dernierement dans les Asiles John Bost. Vous 
pourrez rencontrer la chere enfant, sceur par 
la souffrance, de celle recueillie par le Docteur 
Barnardo, dans notre Asile de B6thesda. 

« Nos Asiles ont des bras robustes et tou- 
jours ouverts. Vous voyez qu'ils vous ont 
tons 6treints et einbrass6s, vous tons qui etes 



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LES ASILES JOHN BOST 45 

ici, petits 6t grands, et cependant ces bras ne 
sont pas aussi longs que nos d6sirs et notre 
compassion » 

Cast tristement vrai : Que de miseres enco- 
re a secourir et sans secours ! Que d'infortunes 
qui, a la derniere place dans la derniere de 
nos maisonS; j'enteods celle qui abrite les 
miseres les plus poignantes, se trouveraient 
heureux et reconnaissants, chers pensionnai- 
res, comme vous T^tiez aux premiers temps 
de votre s^jour. . . mais le souvenir du mal- 
heur s'efface ou du moins. s'att^nue de telle 
sorte que la joie de la premiere heure s'6va- 
nouit, la reconnaissance fait place a I'indiffe- 
rence et le merci encourageant a des exigen- 
ces auxquelles h6las! nous ne pouvons pas 
r^pondre, car si nos Asiles sont pour donner 
largement le n^cessair©; et ils le donnent a 
ceux qui en etaient prives, ils ne peuvent 
d6passer cette limite et satisfairo a toutes les 
fantaisies. 

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46 LES ASILES JOHN BOST 



■^ 



« Maintenant, repre'nd le docteur Barnardo, 
parlons de notre bourse merveilleuse, toujours 
pleine et toujours vide, se remplissant sans 
cesse sans jamais pouvoir d^border. Ce qui est 
plus 6tonnant encore c'est la vari6t6 d^objets 
qu'elle absorbe. Un jour je vis passer un bel 
equipage traine par de superbes chevaux. 
Eh bien! chevaux et voiture sont entr^s dans 
notre bourse. Leiendemain je recus d*un petit 
garcon une boite fermee d'un c6t6 par un gril- 
lage ou se trouvaient quatre mignonnes souris 
blanches. « Cher Monsieur, m'^crivait le jeune 
exp^diteur, je n'ai rien a vous donner que mes 
souris blanches, je vous en prie, acceptez- 
les. » Je les ai acceptees. Une fois je vis arriver 
un grand panier a mon adresse et avec le mot 
souligne ((Confidential. » H ^tait tres lourd. On 
coupe les ficelles, on fait sauter le couvercle et 
voici il etait rempli de bracelets d'or et d'ar- 
gent, de bagues, de pendants d'oreille, de 
montres et d'autres bijoux. La lettre d'envoi 
portait ces mots : (( Mes bijoux ne m'ont jamais 



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LES ASILES JOHN BOST 47 

^t6 aussi utiles et pr6cieux qu'en ce jour ou 
je vous les offre pourvotre grande famille. 
Acceptez-les au nom du Seigneur. » 

Enfaveur des asiles John Bost, mftnries faits 
d'amoura enregistrer. C'est un artiste de ta- 
lent qui m*a donn6 une superbe aquarelle que 
nous ferons loter. C'est une jeune fille qui nous 
a remis ou fait remettre un beau m(5daillon en 
or. C'est une fillette, du pays de Monlbeliard 
le pendant du gargon anglais, aux petites 
souris blanches qui m'^crivait : « ... Papa a dit 
que vous logeriez chez Monsieur ***, nous en 
sommes bien tristee; nous voulions vousfaire 
chez nous une bonne petite place bien chaude. . . 
Je voudrais avoir une belle piece de cinq francs 
commela petite flUe du rapport (allusion d un 
fait ins6)*6 dans notre bulletin de 1888) mais 
je ii'ai que dix sous que j'ai gagn6s avec les 
tr^s-bien du piano et je me r^jouis de vous 
les donner. . . Je vous embrasse bien. Votre 
petite Martha. » 



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48 LES ASILES JOHN BOST 

« Nos asiles enfln ont une remarquable 
discipline. Ici ou il faut pourvoir a tant de 
besoins et accomplir tant de devoirs, les r6gle- 
ments sont n6cessaires. lis facilitent la tdche 
de chacun. Le clairon sonne pour le re veil, 
pour le culte, pour les repas, pour le travail 
et aussi pour la recreation. II sonne encore 
Fappel a la parade pour I'inspection et pour 
la visite du docteur car nous voulons non 
seulement soigner mais pr6venir la maladie, 
autant du moins que cela est possible. 

« G'est ainsi que chaque jour et plusieurs fois 
dans la journ6e Ja voix du' commandement 
retentit. Une derniere fois le clairon jette sa 
note vibrante, c'estTheure du repos. Heureux., 
celui qui a bien rempli sa tache ; la priere est 
douce et le sommeil, lin bon sommeil r6pa-, 
rateur est la recompense du travail et d'une 
bonne conscience. » 



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LES ASILES JOHN BOST 



49 



Ce resume clu si)eech du Docteur Barnardo 
voiis le compreiiez maiiitenaiit, cliers bieufai- 
teurs, n'est pas iin hors d'couvre. Parlait-il 
pour lui ou pour nousf La question jjeut se 
poser, car ses experiences, les fails qu'il cite, 
nous pouvons les prendre, comnie du reste 
nous Tavons fait, au compte de nos Asiles. 
Rien d'^tonnant a cela. Les categories de ma-* 
lades qu'il recoit, nous les recevons; les 
soucis qui le preoccupent nous assiegent; les 
joies qu'il savoure, nous les goutons, les 
conseils qu'il donne nous les pratiquons. Du 
reste la suite de noire compte-rendu mon- 
trera le parall6lisme parfait des oeuvres de 
Londres et de celles de Laforce. 



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50 LES ASIL^S JOHN BOST 



Coup-d'CBil d' ensemble 



A tout seigneur tout honneur. Nous som- 
mes heureux de vous presenter notre meme 
^tat- major. A part M"-^ Norman qui, pour 
des raisons de famille, a donn^ sa demission 
de Directrice de notre asile du Repos, nous 
avons le meme personnel dirigeant. 11 est 
vrai que les ann6es maintenant, pour chacun 
de nos directcurs ou directrices comptent 
double, mais nous avons bon espoir pour 
I'annee qui s'ouvre devant nous, de la par- 
courir encore, s'il plait a Dieu, la main dans 
la main. Le depart de M"'*' Norman nous a 
attrist^s; nous lui conservons une grande 
affection et la remercions une fois de plus 
pour les services qu'elle a rendus durant les 
louze ann^es de sa gestion. Qui prendrait sa 
place? Dieu y a pourvu. M""* L^onide Pechin, 



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r 



LES ASILES JOHN BOST 51 



recommand^e par M. le Professeur Jeaa 
Moiiod; membre du Conseil d'administration 
des Asiles, s'est rencontree au moment voulu. 
Elle a pu etre insiall6e dans sa charge avant 
le depart de son pred6cesseur, de telle sorte 
qu'il n'y a pas eu d'interregne. Nous ne 
voulons pas, dans ce travail, accumuler ie» 
eloges ni i)Our les uns ni pour les autres 
car J6sus n'a-t-il pas dit : « Quand vous avez 
fait tout ce qui vous a ete ordonne, dites : 
Nous sommes des serviteurs in utiles parce- 
que nous n'avons fait que ce que nous devions- 
faire ! » Cependant, en vous presentant offi- 
ciellement M"' P^chin, nous pouvons declarer 
qu'elle a d^ja compris son ceuvre et qu*elle» 
realise nos esperances . 

Si de la direction nous descendons aux di- 
riges, nous constatons la repetition du fait^ 
signals chaque annee dans chacun de nos 
rapports, d savoir I'augmentation constant© 
du nombre de nos pension naires. lis 6taient 
470au30avril 1888; nos tables, corame vous 



vGooQle 



52 LES ASILES JOHN BOST 

pourrez le constater sur le tableau annexe, 
en accusent, le 30 Avril dernier, 485. Et ce 
chiffre a et6 souvent d^passe dans le couraiit 
de I'exercice. Nous nous en r6jouissons et 
nous nous enattristons. Si en effet,d'une part, 
un plus grand nombre d'infortunes sont sou- 
lages, d'autre part, nos asiles sont bien pres 
d'etre au complet, ils no pourront done pas 
repondre dans une aussi large mesure que 
dans le passe, aux demandes d'admission. 
Le Repos a plus que son contingent; la Retraite 
a le sien. Dans les aulres Asiles les places dis- 
ponibles sont rostreintes. Or, si Ton en excepte 
la Famille, nos pensionnaires, dans la plupart 
des cas, nous restent jusqu'a la fin de leurs 
jours. II nous faudra done, a I'avenir, refuser 
bien des malades qui auraient, de par leurs 
infirmit^s ou leur d^tresse, droit d'entr^e. Cast 
li une perspective qui iious serre le coeur. Ces 
refus imposes par la necessity seront-ils du 
moins accept^s par les Eglises ou par les amis , 
qui s'adresseront 4 nous? H6las pas toujours. 

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LES ASILES JOHN BOST B^ 

Nos asiles n'ont-ils pas 6t6 cr66s pour rece- 
voir toutes les infortunes, la folie except^e ? 

— Ne ravons-nous pas dit et r6p^t6? — Et si la 
place fait d^faut, ne pouvons-nous pas nous 
arranger pour en avoir, et ^tendre les cordeaux 
de nos tentes au fur et 4 mesure des besoins ? 

— A la grdce de Dieu ! A chaque jour suffit 
sa peine. 

Puisquele sujet nous y conduit, nous prions 
les personnes qui nous presentent des malades 
d'etre tres regardantes et scrupuleuses dans 
leurs renseignements. II ne faut pas exag6rer 
la mis^re des recommand^s pour les randre 
plus int6ressants, ou Fatt^nuer si on pense que 
cette attenuation leur sera profitable. Or nous 
avons admis, par suite de renseignenients 
incomplets ou d6fectueux et malgre Tavis que 
dans nos asiles il n'y a pas de place pour les 
alifen^s, des malades de cette triste cat6gorie. 
II a fallu cette ann6e en renvoyer quelques- 
uns. C*estbien d6licat, bien difficile. II faut du 
temps et des demarches nombreuses avant 



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M LBS ASILES JOHN BOST 

d'arriverd la solution voulue. Or cespauvres 
inconscients sont un danger permanent pour 
nos autres pensionnaires, pour notre per- 
sonnel, et notre devoir est de faire passer en 
premiere ligne I'intferet g6n6ral avani; celui 
de rindividu. 

Nous avons aussi a rappeler que les protes- 
tants seulsont droit d'entr6e chez nous. Ce 
n'est pas ^troitesse de notre part, nous I'avons 
.d6j4dit, mais n6cessit6. Deplus nousne pen- 
sons pas devoir aider nos coreligionnaires qui, 
ayantfaitbaptiser leurs enfants dans TEglise 
•catholique, nese souviennent de nous que lors- 
que rintSret les y pousse. Nous desavouons 
ce pros6lytisme de bas 6tage. Le principe en 
^st mauvais, le rfesultat n'en saurait etre bon. 
« Cueille-t-on des raisins sur des 6pines ou des 
figues sur des chardons? » Pour ceux-ci que 
nous ne pouvons obliger ou pour les catholi- 
ques qui s'adressent 4 nous, nous avons une 
indication pour les sortir d'embarras. L'an 
•dernier, s'il vous en souvient, Je* signalais 



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LES ASILES JOHN BOST 5S 

4 

Texistence d'etablissements catholiques, mais- 
sans rien pouvoir preciser, faute de renseigne- 
ments. Je puis aujoiird'hui combler cette lacu- 
ne. irya, en effet, des Asiles d'incurables 
pour les jeunes fiUes et pour les femmes 
catholiques, dont les Asiles John Bost, m*a-t- 
on, dit ont inspire la fondation. lis s'appellent 
Notre Dame de la Compassion, a Ladeveze, 
par Pierrefort, Cantal. — S'adresser pour tons 
renseignements a la sup^rieure, soeur Marie- 
de Nazareth. 



A di verses reprises nous vous avonsentre-^ 
tenus de nos projets pour la creation d'ateliers 
afin d'obvier aux graves inconv6nients de la 
paresse et de Tennui qui enveloppaient comme 
d'une brume 6paisse et malsaine, un certain 
nombre de nos pensionnaires de Siloe et de^ 
Bethel. 



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56 LES ASILES JOHN BOST 

Ce que nousavons fait est peu ce chose en- 
core maisc'estquelque chose. Nous nous hd— 
tons lentement mais c'est' une garantie centre 
les fausses manoeuvres et le d6raillement. 

Notre ami M. le docteur Holland, m^decin 
de nos Asiles, apres une visite 4 BicStre, est 
revenu plein d'enthousiasme et il a cr66 un 
double atelier pour la confection des sacs en 
papier. Et, chose inouie, nous avons dans ces 
ateliers plusieurs denos gardens, de Silo^sur- 
tout, qui jusqu'alors n'avaient jou6 dans la 
maison que le role des grandesinutilit6s. Nous 
ne savions d quoi les occuper et voici ils ont 
pris gout a ce travail facile, reunissant Tutile et 
ragr6able, ils sent Id d'eux-m^mes fideles au 
poste quand sonne Theure du travail. Nous a- 
vons d6j4 les commandes de quelques maisons 
degros. Les b6n6fices seront minimes,si b6n6- 
fice 11 y a, mais a d6faut d'un gain materiel, nous 
avons un gain moral facile k constater. L'en- 
nui cet ennui lourd, monotone, ddprimant, cette 
expression renfro^n6e qw (ransformait la phy* 



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LES ASILES JOHN BOST 57 

-sionomiede certains de nos garcons, en bon- 
net de nuit tout cela a disparu. J'aimerais 

vous voir tous, chers bienfaiteurs, non pas 
faire des sacs en papier, mais examiner com- 
rnent on les fait, et avec quel entrain, a Silo6 
et ^ B6thel. 

Notre vannerie qui battait d'une aile, a aussi 
repris son essor. Nous avons place comma 
chef de cet atelier, un de nos anciens pension- 
iiaires de Silo6 qui est venu nous retrouver 
apres avoir fait son service militaire; cinq ans 
dans les colonies. — Que n a-t-il pas vu? II 6tait 
sur le Bayardy sous les ordres immedials de 
notre grand amiral Courbet. — II a assists k 
toutes sortes de combats. 11 etait sous le feu 
meurtrier de Tennemi i cette n^faste journeeou 
mourut le commandant Riviere. II a etc i la 
peine et aussi aThonneur quand notre drapeau 
deployait au vent, dans ces contr6es lointaines 
ses couleurs radieuses el triomphantes. On 
revient de tout et meme quelquefois du Tonkin. 
Je suis assure qu'aujourd'hui notre maitre- 



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58 LES ASILES JOHN BOST 

vannier n'^changerait pas volontiers sa badi- 
ne d'osier qui se transforme sous ses doigts 
habiles en objets gracieux et utiles contre le 
chassepot ou plutot le fusil Lebel. — II y a 
done r^ciprocit6 do satisfaction de sa part et 
de la notre de le voir revenu au gite et nous 
esp6rons qu'il y prendra racine. 
■ Un mot, je ne dis pas sur notre atelier de re- 
liure car il ne compte qu'un ouvrier, mais cet ou- 
vrier estunde nos veterans de Bethel bien qu'il 
soit jeune encore. II est installe dans un coin 
de la vannerie; c'est lui qui relie les livres de 
nos diverses bibliotheques trop souvent et trop 
vite maltrait6s. II rajeunit tout ce qu'il louche; 
ce qu'on lui exp6die sali, dechir^, d6penaille, 
il le rend non seulement retap6, mais remis a 
neuf pour tout de bon. Que n'avons-nous le 
pouvoir d'en faire autant pour nos malades! • 
Mais, en d^tinitive, ce miracle ne s'opere-t-il pas? 
Oui, il s'opere et nous en sommes temoins. Si 
dans nos asiles, plus qu'ailleurs, Thomme ex- 
t^rieur est rong6 par le mal, fl6tri dans sa tleur, 



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LES ASILES JOHN BOST 59 

courbe sous d'implacables infirmit6s n'est- 
il pas aussi transforme interieurement par la 
grace puissante de notre Pere qui est dans les 
cieux la haut, et ici-bas sur la terre partout ou 
lesoupir de la priere s*6leve vers lui avec con- 
fiance? II lui faut sans doute porter, pour le 
present, dans sa s6rie d'^preuves, les stigmates 
du p6ch6, mais tout cela sera transform^ car 
la ou le p^che abonde, la gr&ce de Dieu sura- 
bonde. Dieu, notre Dieu est le r^parateur des 
breches; J6sus-Christ, notre Sauveur, est le 
prince de la vie et on attendant et la restaura- 
tion glorieuse des enfants de Dieu et Th^ritage 
du bonheur dans la vie eternelle, nous faisons 
patieniment, nofre chemin etape apres etape, 
jour apres jour illumines des rayons de I'Es- 
perance qui ne confond point ! 

J'oubliais... mais non, je nelesoublie pas... 
tous ceux qui, a des titres divers, soit dans la 
maison, soit dans les jardins, soit dans nos 
salles de lingerie et de couture, travaillent pour 
les Asiles, se rendant des services mutuels : 



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60 LES ASILES JOHN BOST 

les gargons iravaillant la terre et rendant en 
I6gumes et en fruits ce qu'ils re?oivent en 
chaussettes et en vStements; les idiots et les 
idiotes mettant leurs jambes au service de 
nos paralytiques pour pousser leurs voitures 
et les conduire soit au temple soit 4 la prome- 
nade. 

Combien encore cependant restent inactifs, 
ne peuvent etre occup6s k rien et vivent sim- 
plement d'une vie v6g6tative? On pourrait 
peut-etre dire d*eux et quelquefois on I'a dit : 
€ Pourquoi occupent-ils la terre inutilement? » 
si Ton pouvait oublier quails sont 14 comme un 
appel incessant au d^vouement de leurs infir- 
miers et k la bienfaisance des chr6tiens de 
toutes les Eglises. Non, vous n*etes pas inu- 
tiles^ pauvres mais bien-aim6es creatures qui 
peuplez nos maisons de la Mis6ricorde et de 
la Compassion. Nos coeurs 4 tous battent 
pour vous d'une tendresse 4 Tabri des refroi- 
dissements et des courants d'air de Topinion ou 
de la critique. 



yGooobji 




LES ASILES JOHN HOST 61 



De la Reconstruction de B6thesda 



Je blamais en commenQant ce besoin d'ap- 
prendre toujours dunouveau.Avais-jeraisonI 
Sans doute, s'il est le produit d'une simple 
curiosiW, I6gere et futile dans son essence, 
loujours insatiable et jamais satisfaite, se r6- 
«olvant enfin, comme r6sultat en un superbe 
z^ro. Nous en trouvonsle type dans ces Ath6- 
niens et ces strangers, contemporains de S* 
Paul, demeurant 4 Athenes et qui ne pas- 
saient leur temps qu'd dire ou a ecouter des 
nouvelles (Actes xvii, 81). Ici, je le reconnais, 
jem'adresse 4 des chr6tiens, Ath6niens sans 
doute pai- I'esprit, mais diff^rents d'eux par le 
coeur et aptes A accomplir ce qui est le devoir 
quelle que soit la forme sous laquelle il se pre- 
sente. Or, si nous avons du nouveau Avous 
communiquer, et nous en avons, il emporte 



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62 LES ASILES JOHN BOST 



1 



avec soi, chers bieiifaiteurs, des obligations s6- 
rieuses et en nous est cette esperance que vous 
ne vous deroberez pas a notre appel.Le voici 
en deux mots: 

L'asile de B6thesda est malade, d'une mala- 
die constitutionnelle, incurable. — Lesmurs se 
lezardent, les poutresfl^chissent et le nombre 
des pensionnaires qu'il renfernne' est horsde 
proportion avec Texiguite des locaux. Les pla^ 
fonds sont bas et le cube d'air tres insuffisant. 
La question examinee et retourn^e sous toutes 
ses faces exige une solution radicale. II faut 
d^molir et reconstruire. Et ici nous reconstrui- 
rons avant de demolir sans qu'on puisse nous 
accuser de mettre la charrue avant les boeufs. 
Bethesda en eflfet sera d'abord reconstruit^ 
mais sur un autre emplacement, deji choisi, 4 
cent metres environ aPEst de Tasile duRepas. 
Nous d^molirons ensuite le Bethesda actuel 
en en conservant certaines parties pour servir 
d'annexe a Eben-H6zer. Nous pourrons ainsi 
agrandir la salle* de couture et le r^fectoire de 



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LES ASILES JOHN BOST 63 

cef asile notoirement insuffisants et avoir en 
outre un quartier separ6 pour los hyst6ri- 
ques : ce qui est absolument n^cessaire. 

Cette communication inattendue ouvre la 
porta, nousle sentons, ^ denombreuses objec- 
tions. A vrai dire la premiere fois que j'ews 
I'honneur de parler au Conseil de r6ventualit6 
prochaine de la reconstruction ds B6thesda, il 
y eut dans son sein tout le contraire d'une 
explosion d^enthousiasme. On se transporta a 
diverses reprises sur les lieux; on visita minu- 
tieusement la maison, je ne dirai pas de la 
cave au grenier, — elle n'a pas de cave — mais 
dans tous les sens. On r^clama ensuite pour 
une expertise le concours de deux architectes 
dont Tun ne connaissait pas du tout les Asiles. 
Us travaillerent independamment Tun de Tau- 
tre, mais leurs declarations identiques conclu- 
ant, non a la reparation mais i la reconstruction 
du batiment, nous ont obliges Aallerde Tavant 
et acommuniquer ce projet a nos amis et bien. 
faiteurs. Cela a 6te fait dans nos tourn^es de 



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64 LES ASILES JOHN BOST 

coUectes cet hiver, en Suisse, dans le pays^ 
de Montb6liard, dans le Midi et sur le littoral 
m6diterran6en par celui qui vous parle ; par 
M. le pasteur Laforgue, secr6taire du Conseil, 
dans TEst et le Nord de la France; par M. le 
pas\eur John Bost, neveu du regrette et bien- 
heureux fondateur des Asiles, en Angleterre 
et en ficosse. Nous remercions ces deux 
coUegues du concours qu'ils nous ont pret^. 
Le metier de collecteur n'est pas si dur qu'on 
lepense, puisque tous deuxsont prets a recora- 
mencer et je les comprends, car la cause des- 
Asiles rencontre partout un accueil des plu& 
encourageants. Ces appels divers ne sont pas- 
rest6s sans rSponse et n'ont pas nui aux col- 
lectes ordinaires pour les besoins courants^ 
de Toeuvre. Vous constaterez, au tableau du 
compte- rendu financier, que les dons recus^ 
pour le futur Bethesda s'6levaient d6ji, aa 
30 avril dernier, a la somme de 10028 fr. Au- 
jourd'hui ils atteignent le chiffre de 16914 fr, 
C'est un joli denier que ce commencement 






r- 



LES ASILES JOHN BOST 65 



6t nous avons cette confiance que Dieu nous 
accordera de mener 4 bonne fin ce grand'oou- 
vre. Nous irons piano-piano, faisant, d^faisant 
€t refaisant les plans, discutant les devis avec 
minutie jusqu'4 ce que nous ayons la certitude 
que, tout 6tant bien pr6vu pour que rien ne 
laisse a desirer dans les services du nouveau 
Bethesda, le moment sera venu de batir sans 
avoir & redouter de fausses et coQteuses ma- 
noeuvres. Nous ne pensons pas que cette mai- 
son puisseetre 6difi6e avant deux ans. 

Et pour vous montrer avec quelle prudence, 
quelle circonspection le Conseil agit, nous in- 
s6rons, ci-dessous le rapport technique que 
M. le pasteur Laforgue a redig6 au nom de 
la Commission des batiments. 



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66 LES ASILES JOHN BOST 



Rapport de la Commissibn des Batiments 

Lu CO seance du 26 Juin 1889 



Messieurs, 

La tr6s grosse question dont nous avons k nous oc- 
cuper n'a point e'te souleve'e k plaisir: elle s'est 
imposde. — Le directeur, mele comme il Test a la vie 
intdrieure de ces Asiles qu'il visile journellement, 
aurait manqud k son devoir et encouru une lourde 
responsabilit^ s'il n'avait averti le Gonseil d' Admi- 
nistration des inconvdnients graves qu'il remarquait 
depuis longtemps dans I'Asile de Bdthesda: les con- 
ditions hygidniques dtaient mauvaises et les raurSr 
penchants etldzardds, faisaient courir k nos pension- 
naires des dangers chaque jour plus grands. 

Quelques amis, mal renseignds, n'ayant pas peut- 
etre, depuis plusieurs anndes, visits les locaux, out pu 
trouver sa ddmarche intempestive; vous, Messieurs, 
qui avez examine I'i Jimeuble, vous savez bien ce qui 
en est et vous n'avez jamais traits de fantaisie on^- 
reuse ce qui se prdsente en rdalitd comme une imp^- 
rieuse ndcessitd. Ce n'est pas d'ailleurs seulement 
sous le consulat de M. Rayroux que Ton s'est inquidt^ 



y 



vGooj 



LES ASILES JOHN MQST fflT 

de la situation de Bethesda! Le regrette M. Bost, avec 
son coup d'oeil rapide et sfir, avait constate lui-meme 
les imperfections et les defectuosit^s de oet Asile, 
fabrique' jadis httivement de pieces et de morcBaux 
et s'il n'eM. pourvu au plus pressd, il aurait, certai- 
nement pris I'initiative sur cette question. John Bost 
avait meme, k quelques intimes, designe Templace- 
ment sur lequel, k son avis, devrait un jour s'elever le 
nouveau Bethesda. Nous ne ferons done, Messieurs, 
en prenant une decision sur ce point, que re'aliser sa 
pens^e et perfectionner son oeuvre, et cela, nonk 
rheure ehoisie par notre caprice; mais au moment ou 
Turgence est devenue evidente. Vous le comprenez, 
Messieurs, quelle quetClt a cet egardla conviction de 
plusieurs membres du Gonseil d'Administration, il 
etait indispensable de r^clamer les lumieresdes hom^ 
mes competents; aussi, dans sa se'ance du 31 octobre 
1888, sur la proposition deM. Henri Couve, notre vice- 
president, le Gonseil d^signa-t-il un architecte de Bor- 
deaux, tres connu et tres distingue', M. Maltre, en le 
chargeant, lui, qui vu sa situation eloignee ne pouvait 
etre accuse d'avoir un interet quelconque en cette 
affaire, d'examiner les bfttiments de Be'thesda, et de 
faire un rapport sur leur solidite', leur agencemcnt, 
leurs inconvdnients sanitaires, et de conclure, apres 
son enquete, soit fi la reparation, soit a la recons- 
truction des dits bfttiments. 
Je n^ai pas la pretention, Messieurs, de resumer ici 



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68 LES ASILES JOHN BOST 

le rapport de M. Maltre; je vous demande cependant 
la permission d'en citer quelques parties qui justiflent 
pleinement Topportunit^ de la d-marche de notre di- 
reoteur g^ndral. M. Maltre formule ainsi ses critiques 
qui, dit-il, peuveot etre classics en trois categories : 

« 1* Gelles inh^rentes a la construction meme et 
partant irr^mddiables, a savoir: son etablissement 
au ras du sol, lequel a pour re'sultat Thumidit^ du 
rez-de-chauss^e ; le defaut d'dpaisseur des murs de 
fapade qui rend Thabitation accessible aux variations 
de temperature : le peu d'elevation desetages, dontla 
hauteur (2°" 75 au rez-de-chausse'e et 2"" 85 pour les 
dortoirs) serait a peine tolerable pour des apparte- 
ments particuliers, et nous paralt gravement insuflS- 
sante pour une agglomeration d'individus malsains. 

« 2* Gelles quiproviennent dela v^tustdde la cons- 
truction, telles que la poun-iture partielle des plan- 
chers du rez-de-chauss^e et le maiivais ^tat des 
plafonds des dortoirs dont le torchis s'e'caille et sur- 
plombe en plusieurs endroits d'une fapon inqui^tante; 
Tenvahissement des soubassements par le salpetre, 
que Ton a combattu par des applications de cimeni 
au pourtour des salles, ce qui contribue k les rendre 
froides et inhospitalieres. 

« 3* Les inconvdnients de la troisieme cat^gorie 
r^sultent de la dimension tres restreinte de certains 
locaux et du defaut d'appropriation de certgH^s au- 



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^ 



LES ASILES JOHN BOST G9 



tres : nous signalons notamment rescalier de rinfir- 
merie qui est presque impraticable a. force iFetre 
etroit et rapide; les diffe'rences de niveau des plan- 
chers du 1^*' o'tage; Texiguite excessive dii refectoirc; 
rinsuffisance a tous e'gards du dortoir du rez-de- 
chausse'e resserve aux infirmes. 

i( De Texamen des diffeiniiitsgrieis que iious veuons 
d'exposer et de classer, il uous parait resulter que 
sans sft d^partir de cette simplieite de moyens qui est 
la regie, et en quelque sorte le parti pris des Asiles, 
on doit vouloir pour B^thesda des conditions d'iiy- 
giene, d'espace et d'amenagoinent, plus confortables 
et mieux approprices. Or, ces ameliorations, iirgentes 
dans le pre'sent et qui s'irnposent pour J'avcnir, peu- 
veut-elles etre obtenues dans le batiinent acfcuel d'une 
faQon ellicace et definitive ? jo ne le pense pas. Gar 
la re'paration partielle de ces locaux plus ou moins 
avarie's, ou leur extension par des expedients, ne 
remediera point aux vi?3es du premier etablissement 
que nous avons signale's au debut de cet examen. — 
Nous somraes done d'avis qu'il sera sage, dans un 
avenir prochain, de se rdsoudre a la demolition de 
B^thesda, et a sa reconstruction sur un empla- 
cement nouveau. » 

Le rapport de M. Maitre, si bien fait, et si concluant 
ne pouvait cependant sufQre k convaincre quelques- 
uns de nos collegues qui tenaient, et nous ne saurions 



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70 LES ASILES JOHN BOST 

les enblftmer, a s'entourer de toutes les liimieres et 
a prendre toutes les precautions d(5sirables. Aussi, 
dans sa stance du 26 feVrier, sur la proposition de 
M. le pasteur Labrousse, le Gonseil d'Administration 
decida qu'il y avait lieu de designer un second archi- 
tecte,de le commettre ^un second examen des locaux 
et de lui demander un second rapport. M. Henriquet, 
architecte de la ville de Bergerac. fut chargd de 
cette mission. Nous replimes, quelques semaines plus 
tard son travail, tr^s d^taille', tres consciencieux, et 
lui aussi tres concluant. Ge nouveau rapport, je ne le 
rdsumerai pas plus que le premier; je lui emprunterai 
cependant, comme a I'autre, si vous voulez bien le 
permettre, quelques phrases essentielles qu'il me 
paratt utile de rappeler a votre souvenir. 

« Les murs ext^rieurs, trop peu dpais, defectueu- 
sement construits, et vraisemblablement place's sur 
fondations insuffisantes, penchent de 2"" i/2 k Texte- 
rieur. lis sont sillonne's de fissures en divers points 
et particulierement aux endroits ou portent certaines 
poutres de charpente. Enfin leur base est fortement 
attaqu^e par le salpetre. 

« Les murs interieurs sonttous invariablement feu- 
dus au-dessus de chaque porte. 

« La charpente est construite contrairement aux 
regies de Tart; en sorte que les entraits ont plie' sous 
la charge. 



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LES ASILES JOHN BOST 71 

< Les solives des plafonds de I'^tage, trop faibles 
poup leur longue port^e, ont egalement pli^ de 7 It 
8 centimetres en certains endroits. 

« Les planchers du rez-de-chauss^e sont vieux et 
pourris et ceux de I'^tagesont profond^meut us^s 
par le lavage et les pas. 

« Les plafonds sont mal construits, tres fendus et 
menacent de se detacher par plaques. 

< Une grande humidity r^gne dans tout le rez-de- 
chausse'e. Gette humidite' est due a trois causes qu*il 
est impossible de faire disparaltre : 1* I'^tablissement 
des planchers au niveau, et meme un peu en contrebas 
du sol ext^rieur; 2° le peu d'epaisseur des raurs; 
3' Tenvahissement de tout le soubassement par le 
salpetre. II en re'sulte que tout le rez-de-chausse'e 
estfroidet malsain. > 

Malgre ces critiques si graves M. Henriquet n*avait 
pas cru devoir, des Tabord, conclure k la reconstruc- 
tion; il avait pense qu'une re'paration avec agrandis- 
sement serait sulfisante. G'est ce quMl exprimait en 
ces terines : 

« Aussi, songeant aux reparations possibles, nous 
avons au premier moment eu la pensee de conserver 
ce corps de logis, mais en Tam^nageant de maniere 
^ n'en faire plus qu'un rez-de-chauss^e. » 



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72 LES ASILES JOHN BOST 

Mafs une seconde visite mbdifla son opinion ; il cons- 
tata qu'une pareille transformation enlraineraii : 

« Des modifications considerables aux portes et 
aux fenelres du rez-de-chausse'e, et que les murs ne 
pourraient pas impunement supporter ua tel ebranle- 
ment. D'autre part, la suppression du plancher de 
I'etage dimiourait la sodilito qui laisse dej^ a desiror 
en sorte que, en admettant meme qu'oa menat a bien 
cette oeuvre difTicile, le corps de logis pourrait bien 
durer quelques annees, mais devrait etre reconstruit 
dans un avenir peu eloigne. » 

II n'y avail plus a reculer ; la responsabilite du Con- 
seil etait engagee ; si, au point de vue de la solidite 
problematiquc des constructions et de la ne'cessUe 
immediate de batir a neuf, le rapport de M. Heoriquet 
etait moius prcssant que celui do M. Maltre, il etait 
plus formel au point de vue de Thygiene et nous 
montraitrimpossibilite delaisser nos9Spensionnaires 
do Bethesda, dej^ malades et malsains, dans des con- 
ditions d'insalubrite manifesto qu'aucun de nous 
n'eat acceptees pour lui-meme et pour sa famille. 
La Commission permanento pensa qu'il etait ndces- 
saire, sinon de trancher sur le cbamp la question, 
du moins de la serrer de pluspr^s et de I'etudier dans 
ses details preliminaires. Elle chargea de ce soin 1* 
Commission desbdtiments qui depuis lors a tenu deux 



yGoogk 



LKS ASILKS JOHN HOST 73 

Stances, visite do nouveau les locaux, pris les avis 
de la (lireetrice, du docteur, et de M. Rayroux, exa- 
mine les emplacoments, entendu rarchitecle, etudid 
ses croquis et oafin demaude un plan i^oiidral et un 
devis approximatif qui pourront scrvir de guides 
pour des projets plus precis. 

Les deux architectes, d'accord sur la ne'cessite de 
la recoDstruction, diffe'raient d'opinion sur le choix 
de remplacement. M. Maitre proposait de transp^orter 
B^'thesda k une quarantaine de metre.s vers le midi, 
et icinquante environ vers TEst, ce qui Taurait rap- 
procho' du Repos et de la Retraito en meme tomps 
qu'^lnign^ d'Eben-Hezer. La Comruission a tout 
d'abord examine ce premier projet. Elle s'est rendu 
compte qu'ainsi place Be'thesda ne s'dlolgnerait pas 
assez d'Eben-Hezor et se rapprocherait trop de la 
Retraite; de plus, il aurait fallu, pour faire place aux 
constructions nouvelles, arracher quelques beaux 
arbres de haute futaio, (un vrai sacrilege 1) sacrifier 
des arbres fruitier et un jardin potager en plein 
rapport, b§tir entin sur un terrain qui a autrefois 
servi de ciraeticro. En outre, puisque Ton a ^ se 
plaindre dans le Bethesda actuel de Thumidite du 
sol, il est iufinimcnt probable qu'a une si faible 
distance Tin convenient serait le meme. Pour ces 
raisons diverses la Commission crut sage de renoncer 
a cet emplacement. — Elle se Iransporta alors 
uccoraiMign^e de M. Domenget, qui a jusqu'au bout 



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74 : LES ASILES JOHN BOST 

paye de sa persoune avec uii grand courage et une 
iialatigable perseverance, sur un terrain, appartenant 
aiux Asiles, situd au levant du Repos, celui preclse'- 
ment que M. Bost lui-meme avait de'sign^. Jl fut aise 
de constater que nous avions la un eraplacement 
parfaitement approprie h notre dessein, suffisainrnent 
^loign^ du Repos, avoisinant un bois et un vallon, 
dominant la plaine du cote du Midi, et qu'il serait 
facile de le relier par un chemin k Tensembie des au- 
tres Asiles. Une croupe sur laquelle pourraient s'dle- 
ver les constructions fournirait des pontes naturelles 
pour Tecoulement des eaux, et mettrait par conse- 
quent les fondations a Tabri de cette humidite' dont 
le Bethesda actuel a ressenti les trop funestes eflTets. 

C'est cet emplacement, Messieurs, quo la Commis- 
sion des b^ltiments regarde comme le plus conve- 
nable et qu*elle propose maintenant, a votre choix. 

M. Henriquet, lors de notre premiere r(5union, nous 
presenta un croquis g^n^ral du futur Asile tel qu'il 
le concevait; il s'etait laisse' dinger uniquement pour 
<5e travail, par la preoccupation hygienique, et d'ac- 
cord en cela avec les conclusions de soil confrere 
Bordelais, il avait dirig^ Taxe de la construction 
t6ut entiere de rEst> TOuest. II en otait rdsulte 
uh d^veloppement en longueur qui n'atteignait pas 
nioins de 118 ra^tresl Nous fiinies unanimes a decla- 
rer cette dimension excessive et nous t^tudiifuos 
augsitot avec rarchitecto les modifications qu'il nous 



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LES ASILES JOHN HOST 75 

paraissait bori d'adopter, tiint pour le coup-d*(Bil que 
pour r^conomie. 

Ne pouvail-on pas doubler la largeur pour diniinuer 
la longueur et avoir, comnie a la Misericorde, un 
corridor ceiitral? En doublant la largeur il lallait des 
rnurs interieurs, il n'y avait pas d'e'conomie et les 
conditions d'hygiene e'taient sacriflees. 

Ne pouvait-on pas faire un second etage? II y 
aurait ainsi economie sur la surface couverte et sur 
le cube des fondationsi — Gela compllquait le ser- 
vice, rendait la surveillance plus diificlle etdonnait 
aux b^timeuts nouveaux un aspect, monumental qu*il 
iniporte d'eviter. , 

Ne valait-il pas mieux retourner en e'queiTe vers 
le Nord une partie des deux ailes? Ge.a dirainuerait 
la longueur, Ibrmerait avec la saillie du pavilion cen- 
tral qui reunit en un rez-de-chaussee les refectoires, 
cuisines et dependances, des cours int(^rieures; la 
surveillance serait plus facile : Tetablissement serait 
plus groups, plus rassemble' et cela sans porter 
atteinte aux resultats hygieniques obtenus dans le 
premier projet, puisque, le plateau de Laforce ^tant 
soumis a un regime de vents d'Ouest presque cons- 
tants, I'a^ration de ces deux ailes se ferait fort bien. 
— Ge fut k eette derniere idee que la Gommission se 
rallia, et M. Henriquetfut charge de preparer pour 
une pirochaine se'ance un plan modifie dans ce serls. 

On lui recommanda aussi de chercher k r^alisef^ 



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76 I.KS ASILl!:.s J(»IIN BOST 

des Economies sur le chifFre de la de'pense qu'il 
faisait pressentir et qui ne s'elevait pas a moins de 
ISO 000 fr. II disait, pour sa defense, qu'il n'avuit pas 
voulu exposer le Gouseil d'administration a la sur- 
prise d^sagr^able d'uae majoration de devis, qu'il 
avait port^ des evaluations fortes et un impr^vu 
considerable et que la d^pense totale resterait au 
dessous de la somme indiqude parlui! II faisait 
observer, en outre, que la Mise'ricorde qui ne peut 
<3ontenir que 60 a 70 malades avait coMe 120 000 fr. 
ei quo Bethesda contenant en ce moment 95 pension- 
naires ot en ayant re<?u un nombre plus considera- 
ble, il etait sage de prdvoir cent lits; que des lors, 
<et surtout en tenant compte de Tel^vation de OfiO'' 
environ au dessus du sol qu'il donne aux nouveaux 
b^timents et qui malheureusement n'existe pas k la 
Jttisdricorde, on devrait s'e'tonner que raugmentation 
de la ddpense totale ne ftit pas plus considerable : 
Tarchitecte, n'dtait pasalle, disait-il, jusqu'a la limite 
des proportions. 

La Commission des b^timents s'est reunie une 
•secoude fois le 14 Juin ; elle a pris eonnaissance du 
croqais modifi^ dans le sens indiqu^ plus haut 
chaque m'fembre a fait ses observations; sur la propo- 
sition de Tun d'entre eux, et M. Henriquet ayant 
xeconnu qu'il n'y avait aucun inconvenient pour la 
«olidite, il a ettf convenu que les murs, au lieu de 
•0^50*'™ d'dpaisseur pr6vus par le devis proyisoire en 



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LES ASILKS JOHN BOST 77 

auraient 40 seulement. De ce fait il resultera une 
economie de plus de 8000 francs. 

Quelques indications ont, en outre, e'te donne'es 
a Tarchitecte: Tout le premier etage doit etre consa- 
cre' k des dortoirs, k rinflrmerie et au logement du 
personnel. Les plafonds doivent avoir quatre metres 
de hauteur afm d'assurer un cube d'air de 30 metres 
par personne dans les dortoirs. Les planchers du 
premier etage seront enpichepin; au rez-de-chausse'e 
ils seront faits en pin gemme et 1^ oix cela sera neces- , 
saire un dallage sera etabli. 

M. Henriquet promit de preparer pom* notre seance 
decejourun croquis, sinon un plan detains, et un 
devis aussi complet que possible ; c'est ce que vous 
allez examiner, Messieurs. La Commission des b^ti- 
raonts, au nom de laquelle je parle en ce moment, a 
I'espoir de n'avoir pas d^passe vos intentio ns ; elie a 
prepare' les elements de la re'solution importante qui 
vous reste a prendre ; c'etait sa seule ambition. 

J. LAFORGUE. 



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78 LBS ASILES JOHN BOST 



Voil^,je pense, bienprouve quenousn'a- 
vons agi que sous rimpulsion imp6rieuse du de- 
voir et pour ne pas forfaire d notre mandat de 
fid6lit6 aux Asiles. Puisse la meme conviction 
s'6tablir en vous, chers bienfaiteurs, et alors, 
avec Taide de Dieu, auteur de toute grdce ex- 
cellente, inspirateur de tout bien, nous aurons 
raison do tons les obstacles. L'asile de Bathes- 
da est aucomplet: ((Nous sommes tropserr6s,» 
mo disait Tautre jour sa directrice M"** Sicard. 
Et cependant sur les 27 dossiers d'admission 
que nous avons d examiner demain, il y en a 
huit pour B^thesda. — En avant done pour 
Dieu qui nous a 6pargnes et pour le soulage- 
ment de ces cheres idiotes et infirmes portant 
sur vous, i cetle heure, un regard de confi- 
ance irr6sistible. 



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LES ASILES JOHN BOs^T 79 



Nos deuils 



Longue est la liste de nos bienfaiteurs rap- 
pel^s a Dieu cette ann^e. Nous voudrions 
inserer pour chacun une notice biographique 
mais en admettant que nous rendions d'une 
facoii touchante nos pens^es, leur rep6tition 
forcee deviendrait fatigante, car dans des 
situations et des milieux divers, tous n'ont 
eu pour nos d^sherites qu'un meme coeur. — 
Et nous aussi, les embrassant tous dans un 
nienie 6lan de pieuse reconnaissance nous ne 
pouvons qu*exprimer encore a chacune des 
families afflig^es nos sentiments de vive sym- 
pathie, et leur redire ce mot de TApocalypse 
qui 6claire la mort : « Bienheureux les morts 
qui meurent au Seigneur ! Oui, dit Tesprit, car 
ilsse reposentdeleurs travaux et leurs oeuvres 
les suivent.wOui, elles lessuivent soitpar des 



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80 LES ASILES JOHN BOST 



1 

)rdinai- 1 



legs importants, soit paries dons extraordinai- 
res inspires aux survivanls, par le souvenir 
des bien-aim6s passes de la vie terrestre a la 
vie celeste. Parmi les legs nous citerons celui 
de M™* Heidsieck, une chr^tienne qui taisait 
avec humility de grandes choses. II nnoiite ^ 
cent mille francs, libres de tout frais. Et son 
gendre, M. le Pasteur Goulden, en nous an- 
nongantcette lib^ralite, nousdisait que meme 
il'avenir il continueraita pay^r non seulement 
son jour mais encore celui que M"° Heidsieck 
avait choisi pour le sien. Cost moins en raison 
du chiffre considerable de ce don que je le men- 
tionne qu'i cause de la maniere et de Tesprit 
chr6tiendans lequel il a 6t6 fait. <cCe n'est pas, 
dit Vinet dans ses 6tudes evang^liques, sur ce 
que nous aurons fait (a prendre ce mot dans 
son sens materiel), que nous serons jug^s, mais 
sur ce que nous aurons voulu, ou autrement 
sur ce que nous aurons fait int6rieurement, 
sur les actions de notre lime ; car il n*est pas 
dit que nous recevrons scion que nous aurons 



yGo 




LES ASILBS JOHN BOST 81 

fait avec notre corps, /nais selon ce que nous 
auronsfait etant dans notre corps. Nosactions 
ext^rieures figureront alors comme des sym- 
boles, comme des t6moignagnes. » 

C'estun encouragement pourtous. Du ccuur 
precedent les sources de la vie. Consacr6s i 
Dieu, d'une consecration absolue, chacun de 
nous portera des fruits abondants et savou- 
reux, pour la joie de ses parents et amis; pour 
la consolation des 6prouves, [)Our le soulage- 
ment des malheureux. 

Voici la liste des bienlaiteurs dont nos Asi- 
les conserveront pieusement la m^moire : 

M Walbaum, Jean, Herman, Auguste, de 

Reims. 

M'"^ Couvren Micheli, de \ evey. 

M. le pasteur Samuel Bost, de Salies de 
"B^arn . 

M. et M"' Th. Jauge, de Marseille. 

M. Abelous, ancien pasteur, d Aix, en 
Provence. 



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SS LES ASILES JOHN BOST 

M. G^rente, de Paris.. 

M. le Baron Edmond de Bussidre, de Paris. 

M»* la B»* E. de Pury de Marval de Neu- 
chdtel. 

M. Emile Vautier, Membre du conseil des 
Asiles, deLyon. 

M. le pasteur E. Grammonty de Longevelle. 

Lady E. Kinnaird, de Londres. 

M"*' Heidsieck, n6e Walbaum, de Sedan. 

M""' L. Freudenreich de Gumoens^de Berne. 

M"' Suzanne du Peyrou, de Bergerac. 

M°^' Ed.Baumgartner, n6e Faure^ de Rouen. 

M"^* d'Amboix de Larbont, de Toulouse. 

M"* Mathilde Hausser, de Riquewiiier, (Al- 
sace). 

A cette liste j^ajoute : 

M"° Lea PenissoUy institutrice d notre Asile 
de la Famille, enlev6e apres une longue ma- 
ladie aux enfants de notre salle d'Asile. 

Enfin M. Auguste Buchet qui, apres une vi- 
site a Laforce, etait rentr6 dans son pays at 



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LES ASILES JOHN BOST 83 

avait tond6 a Etoy (dans le canton de Vaud) 
I'Asile de TEsp^rance, que nous avons eu le 
privilege de visiter avec M"' Bungener de Ge- 
neve. — Nous esp6rions revoir cet ami, nous 
nous 6tions donn6 rendez-vous pour cet hiver, 
mais le 9 d6cembre dernier, Dieu le rappclait. 
" Sa mort fut un triomphe, lisoas-nous dans le 
journal Evangile et Liberie ... II parlait de 
I'au-dela avec Taccent d*un homme qui «sait 
en qui il a cru. » Cela ne Pempdchait pas de 
penser a tous ceux que Dieu Tappelait 4 quit- 
ter. II s'est endormi en jetant un double regard 
sur rinvisible et le visible et en disant; tQue 
c'est beau... et pourtant que c'est triste ! » 

Mais cette tristesse bien naturelle de la sepa- 
ration s'effacera bientdt non pas dans Toubli, 
mais dans le revoir 6ternel. La veuve denotre 
frere et sa soeur, ces deux aides benies de son 
activity,' continueront sans doute son oeuvre 
d'une fa?on ou d'une autre, quels que soient 
les changements inevitables causes par ce 
depart. 



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S4 LES ASILES ^OHN BOST 



Rapport Medical 



L'ann^e 1888-89 a ressembl^ presque en 
tous points a ces dernieres au point de vue me- 
dical; aussi ne pourrai-je que rep^ter ce que 
j'ai ecrit dans mes precedents rapports. Mais, 
comme il ne serait pas convenable que j'en 
transcrivisse ici un, meme le plus ancien en y 
ajoutant quelques legeres variantes, je vais 
tdcher de vous interesser au triste sort de quel- 
ques-uns de nos malheureux pensionnaires 
avant d'etabhr le bilan medical de Tannee 
ecoulee. 

Lalbrce recoit dans ses divers Asiles tous 
les pensionnaires qui, pour une raison ou 
pour une autre, ne peuveiit ou n'ont pu etre 
regus dans les divers Asiles de Charity exis- 
tant dans les diff^rentes parties de la France. 



yGoogk 



LISS ASILES JOHff BQST 8i5 

Lorsque se trouve dans une Eglise une per- 
sonne completement depourvue d'intelligence 
ou dont rintelligence est plus ou moins au 
dessous de la normale, plus ou moins stable 
ou sujette a des fluctuations p^nibles ou bien 
une jeune fiUe, un gar^on atteints de la ter- 
rible maladie (c de la terro)), r^pilepsie; lors- 
que ces malades se trouvent dans des families 
pen fortun6es ou tous les membres doivent 
travailler au dehors pour gagner le pain quo- 
tidien, et ou I'immobilisation improductive de 
Tun de ses membres le plus qualifie pour 
surveiller Tldiot, I'lmb^cile, TEpileptique, est 
impossible, on s'adresse directement a La- 
force, le seul Asile ou Ton abrite ces desh6- 
rit6s. Nous recueillons ces pauvres malheu- 
reux. 

Malheureux n'est point le mot uste; ceux 
d'entre eux qui n'ont pas conscience de leur 
^tat^taient bien, pour la plupart, malheureux 
chezeux; ils n*y trouvaient, en general, pres- 
que pas le n^cessaire et pas du tout le superflu. 



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Sb LES ASILES JOHN BOST 

Isolds, seuls, enferm6s pour 6viter les accidents 
de toute nature, ils s^etiolaient faute de pain, 
d'air, de lumiere, d*exercico, des soins les plus 
6l6mentaires de lapropret6, ou, s'ils n'6taient 
pas enferm6s, s'ils avaient quelquefois du 
pain, de Fair en abondance, de Texercice a 
volont6, ou bien ils etaient la risee des mau- 
vais enfants ou les tristes victimes de mauvai- 
ses gens; oui ils 6taient malheureux. 

Mais une fois ^ Laforce, dans nos asiles, as- 
sures du necessaire, ressemblant fort au su- 
perflu k c6t6 de ce qu'ils trouvaient sous le toit 
paternel, bien nourris, bien vfitus, bien soign6s, 
entour^s d'affection et d'amour, les d6sh6rit6s 
de rintelligence ne sont pas malheureux; pour 
s'en convaincre on n'a qu'4 visiter nos difiFS- 
rents Asiles: la sant6, la qui6tude, la gaiety, 
le bonheur se lisent sur tous les visages ; 
inconscients de leur 6tat, n'en souffrant pas 
par cons6quent, ils vivent au jour le jour ; on 
pent les caract^riser d'un mot: ils vivent 
pour manger. L'fitre animal a pris chez eux 



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LES ASILES JOHN BOST 87 

absolument le pas sur Tetre intellectuel ; nous 
n'avons que trop souvent Toccasion de le 
con stater et d'en souffrir. 

Mais vient-il i se presenter dans une Eglise, 
chez une personne jouissant de rint6grit6 de 
son intelligence, une infirmity native ou acci- 
den telle, une affection grave, emp^chant tout 
travail et ayant r6sist6 dans les grands hopi- 
taux ou entre les mains des sommit6s m^dica- 
les aux nombreux traitements que conseille 
et qu'emploie habituellement dans ces cas la 
science ; ces malades sont-ils renvoy6s des 
hopitaux sp6ciaux, parce quails ne peuvcnt 
Stre gu6ris et qu'il faut faire de la place a 
d'autres malades curables ; ou ne peuvent-ils 
6tre admis dans les hopitaux (a cause de leur 
maladie elle-raeme qui les met dans la classe 
des incurables ; VAge et un travail incessant 
apportent-ils des troubles graves dans le 
corps et surtout dans Tesprit; ces troubles 
font-ils termer les pontes des diff^rentes mai- 
sons 6tablies pour la vieillesse dans nos diff6- 



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S& £ls~ASiLEs j6hn bost 

rentes Eglises ; on frappe encore k la porta de 
nos Asiles. Et les pauvres d^sh^rites de ce 
monde, ceux qu'on repousse de partout, ceux 
qu'on ne veut recueillir nulle part, les infir- 
mes, les malheureux incurables trouvent k 
Laforce un abri pour le reste de leurs jours. 
Malheureux, oui, ils le sont, ceux-la. De- 
sormais pour eux la vie n'est plus qu'un 
lourd fardeau ; ia souffrance physique que 
bieu souvent rien ne pent calmer, lasoutTran- 
ce morale, peut-etre plus penible et plus dou- 
loureuse que la souffrance physique, sont 
leur partage ici-bas. Si quelques-uns de nos 
malades de ce genre ont la r6signation de Job, 
tons ne s'en remettent pas a Dieu et ne cher- 
chent pas aupres de lui la patience, la resi- 
gnation, le secours n^cessaire pour supporter 
leurs inaux sans nombre et sans tin. lis trou- 
vent bien autour d'eux la sympathie chr6- 
tienne, les consolations de I'Evangile, les 
soins materiels n^cessaires a leur trisle 6tat, 
mais c'ela n'eist pas assez pour eux. Leur 



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LBS ASILES JOHN BOST 80 

corps n'est qu'une « guenille, mais cette gue- 
nille leur est ch6re, » et on ne saurait trop les 
bldmer. Non ce sentiment est trop humain, 
trop naturel. Le malade aspirera toujours i 
la sant6 ; celui qui souflfre voudra toujours 
voir ou esp6rer un adoucissement, sinon la 
la suppression de ses souflFrances; le moribond 
se rattachera aussi longtemps que possible a 
la vie , c'est dans Tordre des choses. 

C'est surtoul sur cette cat6gorie de malades 
que je voudrais plus particulidrement arrfiter 
Tattention du lecteur. 

Les maladies incurables que nous recevons 
ALaforce sont le plus souvent des maladies 
des centres nerveux et de la moelle, A mar- 
che lente, mais d evolution fatale; elles sont 
le plus souvent accompagnees d'impoteuce 
fonctionnelle d*un ou de plusieurs membres, 
quelquefois de tous ensemble, de douleurs 
plusou moinslocalis6es, mais le plus souvent 
trfes vives et tres difficiles a calmer. De 14 des 
ntiits d'insomnie, des journees de souflfrances, 



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90 LDS ASILES JOHN BOST 

des heures tres fr^quentes d'abattemeat el de 
d^couragement, de r6volte mem© centre Dieu 
et les mis6ricordes divines. A c6t6 de ces 
maladies je signalerai les maladies constitu- 
tionnelies : les affections du coeur, des orga- 
nes respiratoires, de Testomac, les rliuma- 
tismes chroniques g6n6ralis6s, les aflfeclions 
du rein etc... 

Le Repos, la Retraite, B^thesda, Siloe, ran- 
ferment un assez grand nombre de ces mala- 
dies. Comma je le disais tout a Theure, ces 
malades ont, avant leur entree a Laforce, 
6puis6 tous les traitements rationnels et au- 
tres indiqu6s dans leurs affections; ils le 
savent, le constatent; n'importe, un medecin 
special est attache aux Asilos; ce medecin 
leur doit tous ses soiiis ; ils voudraient reve- 
nir d la sante, voir la fin de leurs souffrances. 
Leurs families, leurs amis, dans un menson- 
ge pieux, et pour les decider plus facilement a 
demander leur admission d Laforce leur ont 
fait entrevoir ce retour a la sante, meme tres 



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LES ASILES JOHN BOST \H 

prochain; ils esperent contre toute esperance; 
aussi ne faut-il pas trop leur en vouioir, si, 
parfois, ils sont trop exigeants, s*ils n*ont 
pas assez de patience, de resignation. Pcut- 
etre aussi, i leur tour, pourraient - ils nous 
reprocher de n'avoir pas assez de sn|»i)ort, pas 
assez de douceur, pas assez d'attontions pour 
leurs soufl'rances, pour leurs nialh^uirs. Mal- 
gre une assez grande exp(^rience de ce genre 
de malades et de maladies, malgie tous les 
soins qu'il y apporte, peut-etre, sinon blas6, 
du moins ^ cause des frequents insucces de 
ses efforts, celui qui 6crit ces lignes aurait en 
particulier, il avoue, de nombreux reproches 
i se faire A ce sujet, mais il est hoinme, lui 
aussi et doit, tout e)i redoublant ses efforts 
pour niieux faire a Tavenir, se b(>rner a de- 
mander Tabsolution a ses malades. 

Nos desherit^s de Tintelligence vivent pour 
manger; que ne peuvent-ils « manger pour vi- 
trei les desh^rites de la sant6. L^ en effet, est 
ie desideratum pour nos infirmes, pour nos 



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92 LES ASILES JOHN BOST 

malades incurables. Malgr6 tous les soins. 
apport6s 4 leur alimentation par nos direc- 
trices d'Asiles, malgre toute leur bonne vo- 
lont6, malgre de savant OS et ingenieuses com- 
binaisons culinaires, il nous est, trop souvent, 
tres difficile d'alimenter convenablement nos 
malades, que nous voyons succomber peu 
i peu au marasme et a la suite des progres 
du mal implacable. 

C'est ainsi que meurent gen6ralement pres- 
que tous nos pensionnaires exception faite des 
rares d6ces causes par des maladies aigues. A 
Siloe nous avons perdu 5 pensionnaires; deux 
d^entre eux, a la suite de congestions c^r6- 
brales r6p6tees ont succomb6 a la suite d'un 
affaiblissement progressif; il en a etc de 
meme pour un pauvre gargon intelligent, qui, 
apres un s^jour de dix ans eta it devenu com- 
pletement infirme et avait perdu la vue i la 
suite d'une maladie de la moelle, de meme 
encore pour un pauvre idiot completement 
inoffensif. Une maladie aigue, une BronchO- 



vGo 




LES ASILES JOHN BOST 03 

pneumonie a enlev^ en quelques jours un 
autre jeune idiot, arriv6 en pleine sant6, qui 
n'a fait qu'un trSs court s6jour de quelques 
semaines 4 SiIo6. 

La Compassion a perdu trois de ses pen- 
sionnaires; Tun ag6 de cinq ans y avait fait 
un s6jour d'un mois seulement, les deux 
autres un sejour de 17 et de 23 ans. La Mis6- 
ricorde a ete tres 6prouv6e cette ann6e-ci. 
Elle a perdu 6 pensionnaires, toutes, a Tex- 
ception de deux, enlev6es apr^s une s6rie 
considerable d'acces d'6pilepsie, d'affaiblisse- 
ment progressif a marche quelquefois tres 
rapide; Tune de ces pensionnaires avait fait 
un sejour de 21 ans dans les Asiles. 

Deux Broncho-pneumoniesont emporte cet 
hiver, a la Retraito^ deux octog^naires ; Le 
Repos a eiiliii perdu une de ses pensionnai- 
res, fort dg^o aussi, apres de longues et cruel- 
]es souffra] »:os, 

Ce qui pi»ite le nombre des d6ces cette 



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04 lAiS AblLES JOHN BOST 

ann6e-ciil7. II avail 6t€ d6 25 Tann^e demiere. 

II n'y a pas eu de d^cSs it Bethesda, ni i 

Eben-H^zer, ni A B^thel^ ni d La Famille; et 

le faible chiffre de 17 constate celte ann6e-ci 
est tout i fait exceptionnel d cause du nombre 
toujours croissant de nos pensionnaires. 

Je suis heureux de decerner encore cette 
annee-ci a La Famille un prix de sant6; pasde 
malades, bien peu d'indispositions, presque 
pas d'engelures, pas le moindre rhume! Ah! 
elles i'ont bien gagn6 leur prix les enfantsde 
La Famille par la quantity d'huile de foie de 
morue et de vin iode, tous breuvages delicieux> 
comme Ton sait, qu'elles ont absorb^e. 

II me resterait d parler de la reorganisation 
de Tatelier de vannerie et de Tinstallation d'un 
atelier de poches en papier d Silo6 et a B6lhel; 
je ne mV attarderai pas, Monsieur Rayroux 
ayant trait6 ce sujet dans son Rapport. Je dois 
cependant vous dire que ces ateliers de po- 
ches ont produit en moins d*un an plus de 



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I LES ASILES JOHN B08T 95 

3000 kil. de poches de loutes dimensions ^ et 
constater que le fonctionnement de ces ateliers 
occupant une dizaine de pensionnaires a Be- 
thel et plus de vingt k Silo6 (ces jargons res- 
taient pour la plupart cbmpletementinoccup6s 
pendant toute lajourneo auparavaut) a produit 
jusqu'd present les meilleurs r^sultats, taut au 
point de vue de la discipline qu*au point de vue 
moral. Nos gargons soumis a un travail r^gu- 
lier, peu p6nible, dem^Cndant peu d'intelli- 
gence, mais cependant tres vari6, se portent 
beaucoup mieux.; le travail a eu aussi un excel- 
lent resultai en r^veillant un tant soit peu I'acti- 
\'M presque 6teinte de la plupart de nos faibles 
d'esprit. Je dois ajouter, 4 leur louange ,que 
tons ou presque tous nos pensionnaires tra- 
vaillent avec plaisir et avec gout, et se rendent 
tres volontiers aux ateliers. 



(1) NOUS faisons apoel h nos amis qui poiirraient avoir remploi de uos 
poches. Nous cxpedions/ranco eta des prix ires mod^res ; s'adresser k 
laDireotion des Asilea. Bien specitit:r laqualitedu pupier et la grandeur 
itM poches. 



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96 LES ASILES JOHN BOST 

Ces r^sultats encourageants devaient 4tre 
not6s; ils sont bien faibles encore; tous nos 
efforts tendront A ce qu'ils soient meilleurs 
Tann^e prochaine. 

Le Mt^decin des Aslles John Bost, 
ly E. HOLLAND. 



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J 



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TABLEA 

SURVENUS DANS LES ASILES Dl 



Dec^S: 17. Le Tableau suivant renferme let 





1* Fr, (Jcr6mie). . 
2* Lat. (Adrien). . 
3- Mai. (Edoiiard). 

4* Vig. (Moi'se) . . 
5* Str. (Marguerite) 
6* Lorfr. (Aristide). 

7* Rod. (Albert). 

8* Maz. (Zoe) . . 



9^ Cord. (Marie). . 
10' Salv. (M-). . . 
11* Bar.(M"0. • • • 
12* Rous. (Firmin). 
13- Wae:. (M'^") . . . 
W Led. (Florine). 
15- Ser. (Marie) . . 
16* Verd. (Francois 
17* Deg. (Jeanne) . 



ages: 



ASILES 



i 



52 
3o 

19 



49 

19 

17 
84 
77 
16 
69 
24 
21 
33 
34 



La Compassion. 
Sil oe 

La Compassion . 

Id. 
La Mis6ricorde . 
Siloe 



5 Aout 1865 . 
26Juilletl887 
9 Mai 1871 . . 



Id. 

La Mis6ricorde 

Id. 
La Retraite . . 

Id. 

Siloc 

Le Repos. . . . 
La Misericorde 

Id. 

Silo6 

La Misericorde. 



7 Mai 1888 

23 Mars 1880. . 
16 Janvier 1878 

29 Decenibre I88T 



1880 



11 Janvier 1884. 
11 D6cembre 1882. 
2 Fevrier 1885. . 
6 Decembre 1888 
26 Aout 1879. . . 

25 Juillet 1868. . 

26 Fevrier 1886. 
20 Novembrel878, 
22 Avril 1878 . . • 



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IDES D^CJfeS 

1" MAI 1888 Au 30 AVRiL 1889. 



principalcs indications relatives aux deces. 



DATE 

DD DfiCES 



7 Mai 1888 

1 Juin id 
5 id id 

10 id id 
7 Septom. id 
llOctobreid 

lllSovcm. id 

10 Jan V. 1889 

19 Janvier id 
28 id id 
18 Fcvricr id 
26 id id 

2 Mars id 
12 id Ki 

11 Avril id 

20 id id 
2> id id 



Annies 

de 
Sejour 



23 

1 

17 

35 j. 
8 
10 

1 



MALADIES 



Idiolie 

Faiblessc g^n^rale . 

Epilepsie.— Idiotic . . 
Pieds-bols ..... . 

Idiotie 

Epilepsie.— Idiolie. . 

Ataxic Locom trice pro- 
gressive 

Ramollisscment C6r6- 
bral 

EpilM)sie. — - Imbdcil- 

Idiotie 



Affaiblissenient Senile 
Idiotie 



t 
4 

10 

21 Idiotie 

3 i id 

11 id 

11 Epilepsie.— Idiotie . . 



CAUSES DU DECfiS 



Bronchite Chronique. 

Tuberculose 

Affaibliss* progressif. 

id 
Etat de mal ...... 

Atfaibliss* progressif. 

id 

Etat de mal 

Alfaibliss* prog^ssif. 
Broncho- Pneumonie. 

id 

id 
Aflfaibliss* progressif. 

id 
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LES ASILES JOHN BOST 101 



Dons anonymes 

X:R. V. H. V. P. V fr. 100 

Lyon: Pour le Not'l des enfaiits 10 

Alsace: Temoignage de sympathie fidole 

d'un ami d'Alsace. 500 

id: iM"^' S. A. (Noel) 5 

Ddpartement du Tarn : Une mere 50 

id : Une grand'mere 30 

Bolbec : Pour ies asiles de Laforce 50 

Lausanne: HA 400 

II est encore d*autres dons anonymes sur 
noscomptes mais nonpour nouset qui savent, 
par Ies recus envoy es, que ieur offrande nous 
est parvenue. 



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R£L£V£ DES RECETTES 

du ler Mai 1888 



RECETTES 



Actif ou 30 avril 1888 

Pensions 

Dons ordinaires 

Dons extraordinaires 

Produit des jours . . : 

GoUectes et Ventes 

Societe du Sou Protestant. 
Rentes et Revenus divers . 



Total des Recettes 

Souscriptions extraordinaires pour la re- 
construction de Bethesda 



Somme tol&le. . . 



24,448 59 

74,145 30 

82,777 To 

2-2,483 50 

47,874 15 

54,044 39 

606 80 

20,986 95 



277,3(37 88 
10,028. » 



287,395 88 



Le Tresorier comptabky 
A. Lafarelle 

Apres verification, nous avons trouve la situation 
conforme aux livres. 

Les membres du Conseil d'administraiion, 

H. GeuvE. 
G. Boy. 
J.CkjBx. 




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£T DES DISPENSES 

au 30 Avril 1889 



DEFENSES 



Nourriture 

Vetements 

Lingerie et Mercerie 

Blanchissagc , 

Eclairage et combustible 

Meubles et ustensiles 

Service de santo 

Bureau et correspondauce 

Rapports el Imprimes 

Bibliollieque, classes 

Voyages 

Ghevaux et voitures 

Impots et assurances 

Reparations et entretien des immeubles . 

Remuneration du personnel 

Achat de rentes 

Erais de reception 

Ateliers de Siloe et Bethel 

Depenses diverses 



Total des depenses . 
Reliquat disponible 

1" Souscriptions speciales pour 
la reconstruction de Bethesda 10,028 

2'^ A employer en achat de valours 
le montant des dons extraordi- 
naires 22,483 

3*^ Fonds reserves notamment 
pour la reconstruction de Be- 
thesda 21,452 



50/ 
12' 



94,641 

14,942 

5,874 

4,722 

8,706 

4,950 

6,094 

1,201 

1,804 

1,010 

3,618 

2,272 

2,831 • 

14,115 

35,271 

25,083 

2,000 

1,227 

3,063 



85 
30 
30 
75 
20 
15 
75 
75 
20 
20 
75 
06 
20 
05 
95 
10 
»» 
95 
75 



233,432 26 



53,963 62 



Somme egale aux Recettes | 287,395 88 



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104 LES ASILES JOHN BOST 



^ 



Situation financiere 



Jetez les yeux sur le tableau ou sont inscri- 
tes nos recettes et nos d^penses et 6tudiez-le : 
il vous instruira. 

J'aime les chiffres. A vrai dire, ils ne me 
paient pas de retour. Vous allez en avoir de 
suite la preuve convaincante. Que j'aimerais 
pourtant vous faire gouter leur eloquence, car 
ils sont eloquents! 

D6falcation faite de nos achats obligatoires 
de valeurs nous avons d6pens6, pour tous les 
services 208349 fr. 16. Nos asiles comptant au 
30 Avril dernier 485 pensiounaires, la d6pense 
annuelle pour chacun a et6 de 429 fr. 58 ou par 
jour de 1 fr. 184. Inutile peut-etre de dire qu'il 
«st des Asiles ou la d^pense est de beaucoup 




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LES ASILES JOHN BOST t05 

sup6rieure et d'autres ou elle est inCeHeure. 
Mais je ne tiens pas compte de ces differen- 
ces et prends en bloc la somme totale de nos 
d^penses. 

Un franc dix-huit centimes par jour ! Dans 
ce. chiffre si modeste, je le r6pete, tout est 
compris, meme Tentretien et les apppoiute- 
ments de tout le personnel au nombre de 60. 
Ces appointements sont par jour et par pen- 
sionnaire de 19 centimes et une fraction de 
centimes a se partager en soixante parties. 

Mais d'un autre c6t6 la d^pense journaliere 
de 1 fr. 184 multipli6e par 485, c*est a dire 
par le chiffre total de nos pensionnaires don- 
ne le chifltre s^rieux de 572 fr. 304. Voild qui 
explique pourquoi notre ami John Bost avait 
i^'jk, par la force des choses, 6lev6 la cotisation 
des jours de 300 fr. k 500 fr. 

Malgr6 Taugmentation de nos charges, nous 
avons clos notre exercice avec un fonds de r6- 
serve s6rieux comprenant Tencaisse qui nous 
est n^cessaire pour Ja saison d'6t6 ou les ren- 



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Ij06 LES ASILES JOHN BOST 



^^ 



trSesse ralentissent, et lesdons pour la future 
reconstruction de B^thesda. 

Nous constatons, avec un sentiment parti- 
culier de reconnaissance envers nos amis et 
d'actions de grdces envers Dieu, que les dons 
ont et6 plus abondants que Tan pass6. 

Nous remercions nos soci6t6s Adolphe de 
leur concours toujours devout et infatigable. 
Les ventes organis^es se maintiennent. Nous 
avons, sous ce rapport, a signaler le zele de 
nos amis de Castres et de Montpellier. 
J Nous savons aussi que plus d'une coUectri- 
ce, dans ce travail de la charity parfois difficile 
et sou vent d^licat a rencontre des sujets de joie 
et d'encouragements bien doux et bien inesp6- 
r6s. Les surprises de la charity! Que n'aurions. 
nous pas k dire sur ce chapitre ! Ne craignons 
pas, chers collaborateurs et coUaboratrices, de 
demander. Mais demandons avec s^rieux, la 
priere int^rieure pr6c6dant toujours toute de- 
mande, afin que le don soit s^rieux et en har- 
monie avec la gravit6 des miseres t soulager. 

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LES ASILES JOHN BOST 107 

Je ne puis nombrer tous les dons prdcieux 
qui se pressent dans nos colonnes de chiffres. 
Je naentionne en particulier ceux pour la re- 
construction de B6thesda. 

C'est celui d'une jeune fiUe qui a perdu pres- 
que coup sur coup un pere, une m6re bien- 
aimes. 

Cast celui d'un frere et d'une soeur, hono- 
rant par leur charity spontanea, la m6moire 
d'une mere v6n6r6e. 

C'est celui d'un modeste employ6 qui nous 
envoie aussi 50 fr. avec ces mots rwQue Dieu, 
dans son amour puissant veuille op6rer Lui- 
meme la multiplication de mon faible don! II 
le fera. » 

C'est un anonyme qui envoie 10 fr. avec cette 
suscription : « Un grain de sable pour Bathes- 
da.)) Un grain de sable merveUleux qui met 
de Thuile dans les rouages! Excusez ma com- 
paraison injuste pour la forme mais non quant 
au fond. 
Nous avo\is reQU aussi sous la mSme fonne^ 



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IjSgt LES ASILES JOHN BOST 

d§^ tulles pour B^thesda, et d'autres mat^- 
riaux^ moellons ou pierres detaille, toutes ren- 
tr6es, selon Texpression du docteur Barnardo, 
dans notre bourse qui n'en est jusqu'a pre- 
sent, nullement incommodee. 

-Ce sont des amis en Suisse qui, la coUecte 
n'6tant pas autoris6e d la suite d'une con- 
ference sur les Asiles, m'invitent ^ diner et 
donnent, comme plat d'entr^e, 2500 fr. pour 
B6thesda. 

Ce sont des enfants qui vident joyeusement 
ieurs petites bourses. Toujours pour B^thesda. 

Pardonnez-moi toutes ces repetitions. Nous 
vous promettons de les renouveler Tan pro- 
chain, si Dieu nous prete vie. 

Oui j'aime les chiffres (ceux des asiles bien 
-entendu), car en passant en revue Ieurs colon- 
nes serr6es je ne trouve en eux rien de froid 
ni de m6tallique, car tons out passe avant d'ar- 
river jusqu'a nous par le creuset de la charity 
«t de Tamour. 



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J 



LES ASILES JOHN BOST 



i^ 



Conclusion 



II faut bien flnir et cependant, en cet ins- 
tant, nous sommes dans la situation de deux 
amis qui, au moment de se quitter, se retien- 
nent mutuellement sans epuiser la matiere de 
leur entretien. 

J'ai besoin de remercier encore toutes les 
Eglises ott nous avons re§u un accueil bien- 
feisant; tous les amis qui nous ont soutenus 
et encourages. 

Je remercie encore M. le Pasteur John Bost 
qui a repris la suite de M. le pasteur Lauga 
potir aller collecter en Angleterre. II 6tait n6- 
cessaire de retrouver quelqu'un pour renouer 
la t)[*adition d'amiti6 et de charit6 fondle par 
nofere Johii Bost, et c'est quelqu'uii de sa 



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110 LES ASILES JOHN BOST 

famille, portant ce nom v6n6r6 qui s'est ren- 
contr6 pour cette oeuvre. 

Je remercie nos amis Anglais de Cannes de 
n'avoir pas laisse dechoir le meeting impor- 
tant en favour des Asiles et qu'avait pr6par6 
jusqu'alors notre regrett6 bienfaiteur M. R. 
Woolfield. Sous la pr6sidence de M. le comte 
de Meath cette reunion a 6t6 un succesde 
plus pour les Asiles. Je ii'oublie pas, sans les 
nommer, ceux qui ont contribu6 au resultat 
de cette bonne journ6e. 

Je remercie M""*" Guizot de Witt qui, apres 
avoir visit6 les Asiles, s'est empress6e de les 
faire connaitre au grand public d'abord dans 
le Journal des D6bats et ensuite dans la Bi- 
bliotheque universelle et Revue Suisse. (N" de 
Mai 1889). 

En regardant d la derniere 6tape franchie, 
nos coeurs d^bordent et nous crions avec Amo- 
tion : Eben H6zer! L'Eternel nous a secourus 
jusqu'a maintenant! Malgr6 bien des difficul- 
t6s, en presence meme de ce grand projet de 



vGoi 




LES ASILES JOHN BOST 111 

la reconstruction de Bdthesda nous avons une 
joyeuse confiance. 

La joie! c'est une force ; nous voudrions 
la poss6der toujours identique k elle-memo, 
bouillonnante, grandissante , d6bordante ! 
Mais, vous le savez, il y a des 6clipses dans 
le monde moral et religieux comme dans 
celui de la riature. « Soyez toujours joyeux », 
nous dit et nous redit S* Paul, sans craindre 
de se rep^ter : w Soyez toujours joyeux. » 
Remarquez cette forme imp6rative. C'est un 
commandement, mais combien souvent n^gli- 
g6. Que de Chretiens A la pi6t6 triste ; leur 
presence est r6frig6rente ; d leur aspect on 
. bailie; on les esquive. — En 1867, quand 
j'^tais aum6nier-int6rimaire a Thopital de 
THotel-Dieu, a Paris, je rencontrais dans les 
lugubres corridors les malades convalsscents 
affubl6s d'une longue tunique grisatre, trop 
large et flottante sur leurs pauvres corps 
amaigris; leur tdte coiffee d'un bonnet de 
coton qui ajoutait encore i la m^lancolie de 

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112 LES ASILES JOHN BO^T 






leur aspect. Je ne puis songer aux chr6tiens 
onblieux de la joie sans me les r6pr6senter 
sous la forme de ces etres souffreteux, hors 
du danger de la maladie mais pas encore en 
sant6. Notre pi6t6 a-t-elle pour embleme un 
bonnet de nuit et la livr^e de Thopital? Ce 
n'est pas la la vraie pi6te. — Le Chretien ne 
doit pas exhaler les senteurs d'une chambre 
demalade; il ne doit pas se trainer p6nible- 
ment, poussif, malingre, les traits 6maci6s, les 
yeux caves car c'est un etre cr6e k nouveau, 
passe de la mort a la vie, gueri du pech6, Tocil 
resplendissant de la kimiere d'enhaut, courant 
vers le but, respirant et inspirant la vie. C'est 
un soldat arm6 pour la bataille et d6sign6 
pour la victoire. 

Voyez-le: II a le casque du salut, la cuirasse 
de la justice, le bouclier de la foi impenetrable 
aux traits empoisonnes du malin ; autour de 
ses reins la v6rite pour ceinture, a ses pieds, 
pour chaussures, le ze\e que donne PEvangile 



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Pff jt^ " ' 



^. 



LES ASILES JOHN BOST 113 



de paix; enfin, dans sa main rep6e de Tesprit 
qui est la Parole de Dieu. 

Soyonschacun de nous ce chretien-ld. Alors 
dans le champ immense de la charite toutes 
les oeuvres fondles au nom du Seigneur pros- 
pereront ! 

Votre bien affection ne, 

E. RAYHOUX 



(Lu et approuve en Conseil d' Administration dans sa 
seance du 26 Juin 1889) . 



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1 



I 

LE8 DONS ET SOISCRIPTIONS SERONT RECFS 



FRANCE 

A La/orce (Dordog'iic), par M. le pasteur E.Rayroux, 

diroeteur general des Asiles. 
A Paris, par MM. Mallet freres et G% banquiers* 

37, rue d'Anjou-Saint-Honore'. 

PAR LKS t SOCIKTKS ADOLPHE » CI-APRES : 

A Alais^ par M'^® Arbousset, rue Fabrerie. 

A Bordeaux, chez M^^^ Marie Hovy, 63, rup la Course. 

A Ganges, chez M"^ Helene Lafont. 

A La Rochelle, chez M. le pasteur Good. 

A Lyon, chez M"'^ Oberkampf-Fitler, 20, avenue de 

Noailles. 
A Montauban, chez M. le professeur Jean Monod. 
A Marseille, chez M™^ Mouline, 15, rue Grignan, el 

M'^^ C. Jauge, 43, boulevard Notre Dame. 
A Mazamet, chez M™^' Rouviere-Houles, J. BonnevilI* 
A Montpellier, chez M"'* Paul Castelnau, 34, ru« 

Saint-Guilhem. 
A -^^iVne5, chez M. le pasteur Babut, rue Gle'risseau,20. 
A Puu, chez M'^*' Sanger, Gadier, et Marie Elout. 
A SalieS'de-Bearn, ch,ez M^^^ BosT. 
A Orthezj chez M. le Pasteur de Felice. 



^lige. m 



LES ASILES JOHN BOST 115 



PAR LES BIENFAITEURS DONT LES NOMS SUIVENT : 

A Annonay, chez W^^ Jbnny Gisgard (Societe de 

Bienfaisance). 
A Cannes, chez MM. les Pasteurs. 
A Castres, chez M™' Jauge, nee de Jugb. 
Au Havre, chez M. Julien Monod, cote d'liigouville 
A Mentoriy chez M. le pasteur Delapierre. 
A Montagnacj chez M"^ Gazelles (Societe de Dames). 
A M//aw,chezM"*'^ de Carbon-Ferrieres. Caldesai- 

GNEs et Blanc. * 

A Nice, chez M. le pasteur Malan, 50, rue Gioffredo. 
A Rochefort, chez M. le pasteur Laroche (Goraite de 

Bienfaisance. 
A Sairtt-Jean-du-Gard, chez MM. les pasteurs Meina- 

DiER et Saltet. 
A Saint-Eippolyte-du-Fort, chez M. le p"* Bertrand. 
A Saint-Affrique, chez M"" Eugenie Verniere. 
A Angouleme, chez M. le pasteur Monbrun. 
A Grenoble, chez M. le pasteur Bard, et M^ Lewis. 

A I. SACK 

A Mulkouse, chez M"*" H Schlumbergek, presidente 
de la Societe Adolphc, 2, rue Laniarline, et 
chez M. le pasteur Mathieu. 

A Strasbourg, chez M'^* M. Rausch, 4, rue de la 
Cigogne. 



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LES ASILES JOHN BOST 



SUISSE 

A Qehh>e, chez M. le professeur Bouvibr-Monod, 

S resident de la Socidte' Adolphe, 
P** Garolinb Gaussbn, 8, rue Eynard, 
et IP** BuNGBNBR, chemin Sautter, 2. 
A Lausanne, chez M. Bridel, 

et M"* Louise Meystre. 6, rue des Terreaux. 
A Neuchatel, chez M. E. de Pury de Marval, et M"* 

Glerc-Droz, Faubourg du Gret, 3. 
Au Lode, chez M"*' Sandoz-Nardin et M"* Faure. 

GRANDE-BRETAGNE 

A Tunbridge-Wells, chez Miss Davidson, de Jordan 

House. 
A Blackheath, chez Miss Fenn. 
A Edimhourg, chez Miss Mackenzie, 16, Moray place. 
A Glasgow^ chez Timothee Bost, Esq", 34, Lynedoch 

Street. 
A Liverpool, chez W. Grosfield Esq'% Annesly 

Aigburth. 
A Londres, chez MM. Barglay-Ranson et G*, 1, Pall 

Mall East, et chez MM. Jambs Nisbet et G*, 21 

Bemers Street. 



BELGIQU E 

A BruxelUs, chez M. Isbbaert, ancien officier d*Etat* 
M^jor, 50, rue du Mont-Blauc, S*-&illes. 




-v-^*-fc* < 



LES ASILES JOHN BOST 



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MM. le& Libraires protestants et MM. les Redacteurs 
de journaux religieux, en France et a Telranger, conti- 
nucront, comme par le passe, a recevoir les dons qu'on 
voudrabien nous faire parvenir par leur intermediaire. 



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TABLE DES MATIfiRES 



CoMPTE-RENDu de la ffite par J. L 7 

DiscouRS de M . le pasleur Meinadier. ... 13 
DiscouRS de M. Domenget, President 

du Conseil 27 

Rapport du Directeur 39 

Rapport medical 84 

Suite et fin du Rapport du Directeur .... 104 



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